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Le grand mufti d'Arabie saoudite qualifie l'homosexualité de «crime ignoble»

Quelques jours après que Riyad a soutenu devant l'ONU que l'expression d'«orientation sexuelle» était contraire à l'identité arabe et islamique du pays, Abdelaziz Al-Cheikh a qualifié l'homosexualité de l'un des «crimes les plus ignobles».

Abdelaziz Al-Cheikh, grand mufti d'Arabie saoudite, s'est exprimé ce 22 décembre sur l'homosexualité, quelques jours après que l'ambassadeur saoudien aux Nations unies a rejeté une mention à ce sujet dans une résolution de l'Assemblée générale sur la démocratie, selon les médias du pays.

«Le crime d'homosexualité est l'un des crimes les plus ignobles et odieux aux yeux de Dieu», a déclaré le mufti, la plus haute autorité religieuse du royaume. «Les auteurs de ce crime [portent sur eux] la honte et l'infamie», a-t-il ajouté dans un communiqué cité par l'agence de presse officielle saoudienne SPA. Selon lui, les droits humains résident «en premier et dernier dans la loi de Dieu». Le responsable religieux a fustigé les «pulsions déviantes qui sèment la corruption dans le monde».

L'ambassadeur d'Arabie saoudite aux Nations unies avait déclaré le 17 décembre que les expressions d'«identité sexuelle» et d'«orientation sexuelle» étaient contraires à l'identité arabe et islamique historique de son pays.

L'homosexualité est illégale dans la monarchie pétrolière du Golfe, qui applique une forme rigoriste de la charia, la loi islamique. Le royaume garde une aura importante dans l'ensemble du monde musulman, abritant les lieux les plus saints de l'islam, les villes de La Mecque et Médine (ouest).

Ces dernières années, le prince héritier Mohammed ben Salmane mène une politique affichée d'ouverture sociale et économique, autorisant les femmes à conduire ou encore la tenue de grands événements avec un public mixte. Mais le pays conservateur est régulièrement accusé de violations des droits humains par les ONG.