Dans une interview exclusive accordée à RT ce 22 décembre, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est revenu sur l'avancée des discussions – notamment l'état de réflexion de Washington – autour du projet d'accord sur les questions sécuritaires spécifiquement entre la Fédération de Russie et les Etats-Unis, mais aussi sur la proposition de traité visant à régler les problèmes de sécurité dans le cadre des relations Russie-OTAN.
«Le président Biden se dit prêt à envisager les préoccupations de la partie russe», a tout d'abord fait savoir Sergueï Lavrov à propos du premier document, avant de tempérer en expliquant que les discussions entre les assistants des présidents portaient pour l'heure uniquement sur des «modalités d'organisation».
Sur le fond donc, aucune avancée à ce jour. Sans entrer dans les détails, le chef de la diplomatie russe a simplement noté que la partie américaine s'était dite prête à discuter de certaines préoccupations de Moscou – et pas d'autres –, soulignant surtout que Washington n'en avait de son côté encore formulé aucune.
Sur la forme, la première étape devrait se jouer début 2022 avec un contact bilatéral entre négociateurs russes et américains. «Après cela, nous envisageons au mois de janvier d'utiliser une autre plateforme de négociation pour décider du second document, le projet d'accord entre la Russie et les pays de l'OTAN. Notre président a réaffirmé que cette question des garanties de sécurité serait portée sur la plateforme de l'OSCE en Europe», a expliqué Sergueï Lavrov.
«Il est plus difficile de violer les obligations juridiques qu'orales»
Le chef de la diplomatie russe a profité de l'occasion pour rappeler pourquoi Moscou souhaitait un engagement écrit de la part des Occidentaux, soulignant que l'infrastructure militaire de l'OTAN s'approchait de plus en plus des frontières russes. «On nous a trompés de manière régulière, d'abord par des déclarations orales, et ensuite par des obligations politiques qui ont été mises sur le papier de l'acte fondateur Russie-OTAN», a déclaré Sergueï Lavrov en référence à l'élargissement de l'Alliance atlantique.
«Cette fois-ci, comme l'a dit le président Poutine, nous insistons sur ces garanties juridiques contraignantes. En même temps, il faut comprendre que l'Occident peut violer et sortir de ces garanties, même écrites. Mais il est plus difficile de violer les obligations juridiques qu'orales», a-t-il poursuivi, affirmant que Moscou était «prêt à travailler», «ouvert», et espérait être «pris au sérieux» avec ces démarches.