L'Agence européenne des médicaments (AEM) a donné son feu vert le 20 décembre au vaccin anti-Covid de Novavax. Le sérum développé par ce groupe pharmaceutique américain utilise une technologie plus classique que celles employées pour les vaccins déjà autorisés.
Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. La technologie est similaire à celle utilisée dans les vaccins contre l'hépatite B et la coqueluche, vieux de plusieurs décennies, qui sont largement utilisés dans le monde. Le sérum est administré en deux injections, généralement dans le muscle de la partie supérieure du bras, à trois semaines d'intervalle. Les effets indésirables observés avec le sérum dans les études étaient généralement légers ou modérés, et ont disparu quelques jours après la vaccination.
Pour le PDG de l'entreprise, Stanley C. Erck, le vaccin «pourrait aider à surmonter les principaux obstacles à la vaccination mondiale, notamment les défis de la distribution mondiale et l'hésitation à la vaccination».
La Commission européenne, qui avait conclu un contrat avec Novavax pour l'achat anticipé de 200 millions de doses de son vaccin, va maintenant accélérer le processus décisionnel permettant à ce vaccin d'être inclus dans les programmes de vaccination déployés dans toute l'UE. «Après une évaluation approfondie, le comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'AEM a conclu par consensus que les données sur le vaccin étaient solides et répondaient aux critères de l'UE en matière d'efficacité, de sécurité et de qualité», a souligné l'Agence européenne des médicaments.
90% d'efficacité pour réduire le nombre de cas symptomatiques de Covid
Les essais cliniques principaux – l'un en Grande-Bretagne et l'autre aux Etats-Unis et au Mexique – impliquant plus de 45 000 personnes, ont montré une efficacité d'environ 90% pour réduire le nombre de cas symptomatiques de Covid. L'AEM a également noté que «la souche originale du SRAS-CoV-2 et certains variants préoccupants tels que Alpha et Beta étaient les souches virales les plus courantes circulant lorsque les études étaient en cours».
«Il existe actuellement des données limitées sur l'efficacité de Nuvaxovid contre d'autres variants préoccupants, y compris Omicron», a souligné l'AEM. «L'innocuité et l'efficacité du vaccin continueront d'être surveillées au fur et à mesure de son utilisation dans l'ensemble de l'UE», a-t-elle ajouté. La société américaine a pour sa part reconnu qu'elle «évaluait son vaccin contre le variant Omicron» et travaillait encore sur une version spécifique pour combattre ce variant particulièrement contagieux.
Le vaccin de Novavax «soutiendra les campagnes de vaccination dans les Etats membres de l'UE pendant une phase cruciale de la pandémie», a salué l'AEM alors que les avertissements se multiplient partout dans le monde face à la progression du variant Omicron particulièrement contagieux.