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La Russie dénonce l'«hystérie» occidentale à la suite des sanctions européennes contre Wagner

Au lendemain des sanctions prises par l'UE contre la société militaire privée russe Wagner, la diplomatie russe a dénoncé une «hystérie» occidentale, rappelant le «droit souverain» des pays à recourir à ses services.

Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé le 14 décembre les sanctions prononcées la veille par l'Union européenne contre la société militaire privée russe Wagner, accusant les occidentaux «d'hystérie» à ce sujet.

«L'hystérie qui s'est propagée en Occident autour de ce thème témoigne avant tout de la possessivité de certaines anciennes métropoles européennes à l'égard des Etats d'Afrique et du Moyen-Orient» dont elles ont été «forcées de reconnaître en leur temps la souveraineté et l'indépendance», a indiqué dans un communiqué le ministère. «La Russie se réserve le droit de répondre aux actions hostiles de l'UE», a ajouté la diplomatie russe, répétant que «les entreprises militaires privées ne sont pas contrôlées par les autorités [russes]» et défendant le «droit souverain» des pays en question à avoir recours à de telles sociétés.

L'Union européenne a sanctionné le 13 décembre la société militaire privée russe Wagner ainsi que huit personnes et trois sociétés qui lui sont liées pour les «actions de déstabilisation» menées en Ukraine et dans plusieurs pays d'Afrique. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déclaré que le groupe Wagner était un «instrument de la guerre hybride menée par la Russie».

Le 14 décembre, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a affiché son soutien à ces sanctions. «Ces actions soulignent notre engagement commun à répondre aux actions déstabilisatrices de cette organisation», a-t-il indiqué dans un communiqué. «Nous applaudissons l'UE pour son engagement à promouvoir le respect des droits humains dans le monde, ainsi qu'à défendre l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine», a-t-il ajouté.

Interrogé en septembre dernier sur l'implication de la société Wagner au Mali, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait tenu à mettre les points sur les «i», martelant que le gouvernement russe n'avait «rien à voir» avec l'entreprise. Le chef de la diplomatie russe avait condamné la tendance européenne à s'inquiéter de l'arrivée de nouveaux acteurs étrangers sur le terrain sécuritaire et rappelé que l'activité des entreprises militaires privées n'était «pas du tout un phénomène russe» mais trouvait son origine dans les pays occidentaux.