D'après une information rapportée par l'AFP, le gouvernement australien a informé Airbus de sa volonté de remplacer ses hélicoptères d’origine européenne par des hélicoptères Black Hawk américains. Les Australiens se disent déçus par les performances du MRH90 Taipan, la version australienne du NH90, un hélicoptère militaire de manœuvre et d'assaut bi-turbine européen, assigné au transport militaire.
Cité par le journal The Australian, le Premier ministre australien Scott Morrison a justifié la décision du gouvernement en expliquant que «les Taipan n'atteignaient pas leurs objectifs». «Nous voulons nous assurer que nos forces armées disposent du meilleur équipement possible pour défendre ce pays et les hélicoptères Black Hawk sont ce qui se fait de mieux», a-t-il ajouté.
«Nous sommes déçus par cette annonce, mais restons engagés à soutenir pleinement la flotte de MRH90 en service en Australie, et notre importante présence, plus largement, dans le pays», a déclaré un porte-parole d'Airbus à l'AFP.
Contrat à 4,4 milliards d'euros
Pour l'essentiel fabriqué en Australie, le MRH90 – conçu par Airbus et exploité par l'armée et la marine australiennes – a connu depuis sa mise en service en 2005 de nombreux problèmes techniques qui ont retardé pendant des années la réalisation de la pleine capacité opérationnelle de la flotte. Selon The Australian, le gouvernement australien a décidé de mettre à la retraite l'ensemble de la flotte de Taipan, qui, initialement, devait rester en service jusqu'en 2037, et de les remplacer par des Black Hawk et Seahawk de Lockheed Martin – un contrat de 7 milliards de dollars australiens (4,4 milliards d'euros).
Le MRH90, alias Taipan, est la version australienne du NH90, un hélicoptère multirôles qui est en service dans l’armée française sous le nom Caïman. L’appareil est produit par le consortium NH Industries réunissant Airbus Helicopters, l’italien Leonardo et le néerlandais Fokker. A ce jour, le NH90 – qui est en service dans 14 pays – a été produit à 440 exemplaires.
Cette annonce survient moins de trois mois après que le gouvernement australien a provoqué une crise diplomatique aiguë avec Paris en annulant un énorme contrat portant sur l'achat de 12 sous-marins français à propulsion conventionnelle pour une valeur de 90 milliards de dollars australiens (55 milliards d'euros). L'Australie, à la place, avait opté pour des sous-marins à propulsion nucléaire américains, dans le cadre d'une nouvelle alliance avec Washington et Londres pour faire face aux tensions croissantes entre les Etats-Unis et la Chine dans le Pacifique.