Moscou a annoncé le 8 décembre avoir détecté trois avions français s’approchant des frontières russes, au-dessus des eaux neutres de la mer Noire.
«Les équipages des chasseurs russes ont identifié les cibles aériennes en tant que deux chasseurs tactiques Mirage-2000 et Rafale, ainsi qu’un ravitailleur C-135 des forces aérospatiales françaises et les ont escortés au-dessus de la mer Noire», a fait savoir le ministère russe de la Défense par voie de communiqué.
La Russie rappelle son attachement aux règles internationales d'utilisation de l'espace aérien
«Après avoir fait faire demi-tour aux avions militaires étrangers pour s’éloigner de la frontière nationale russe, les chasseurs russes sont retournés en toute sécurité à base d'origine», peut-on encore lire dans le texte qui explique que le territoire russe «n’a pas fait l’objet de violations».
«Les vols des chasseurs russes ont été effectués dans le strict respect des règles internationales d'utilisation de l'espace aérien au-dessus des eaux neutres sans traverser les routes aériennes et sans rapprochement dangereux avec les avions d'Etats étrangers», a également précisé le ministère.
Cette annonce survient au moment où les relations entre la Russie et plusieurs pays occidentaux sont fortement tendues dans le cadre du dossier ukrainien.
Depuis plusieurs semaines, Kiev et certains de ses alliés dont Washington ont exprimé leurs craintes quant à des mouvements de troupes au sein du territoire russe, à proximité de la frontière ukrainienne. La Russie a balayé à plusieurs reprises les rumeurs sur des préparatifs d'invasion de l'Ukraine, tout en rappelant qu'elle prenait des «mesures pour assurer [sa] sécurité si nécessaire».
La Russie a en outre fait part de ses propres inquiétudes concernant des manœuvres de navires militaires américaines en mer Noire, mer bordant les territoires russe et ukrainien. Dans ce contexte, Moscou estime qu'un engagement de Kiev à ne pas rejoindre l'OTAN contribuerait à faire décroître les tensions autour de l'Ukraine. Or pour l'instant, ni Kiev, ni Washington ne souhaitent s'engager à signer un accord bloquant l'extension de l'Alliance militaire à l'Est, même si la procédure d'adhésion de l'Ukraine à l'Alliance militaire occidentale, officiellement ouverte, piétine.
Ce 8 décembre, Vladimir Poutine a d'ailleurs rappelé l'opposition de la Russie à une intégration de l'Ukraine dans l'OTAN, estimant qu'il en découlerait un dangereux déploiement militaire à ses frontières.