Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé le 3 décembre que la Russie et les Etats-Unis préparaient un entretien en visioconférence entre les présidents Vladimir Poutine et Joe Biden, en pleine discorde entre les deux pays autour de l'Ukraine. «Le travail est en cours», a commenté Dimitri Peskov, précisant toutefois : «La date exacte n'a pas encore été convenue.»
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, avait affirmé la veille qu'un contact entre les présidents russe et américain pourrait avoir lieu «dans les prochains jours», sans plus de précisions. Cette annonce était intervenue le jour d'une rencontre entre le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et son homologue américain, Antony Blinken, en plein pic de tensions diplomatiques.
Cette rencontre a été «une bonne occasion pour les deux parties d'expliquer leur position [...] de manière claire et compréhensible», a estimé Dimitri Peskov, relevant toutefois des positions divergentes sur plusieurs sujets.
Les motifs de tensions entre Washington et Moscou se sont multipliés ces derniers mois, malgré la volonté d'apaisement affichée par Vladimir Poutine et Joe Biden lors de leur premier sommet qui s'était tenu en juin 2021 à Genève.
L'un des principaux sujets de discorde concerne les mouvements présumés de troupes russes autour de l'Ukraine, sujet récurrent qui suscite l'inquiétude des Etats-Unis, de l'OTAN et de l'Union européenne. Les Etats-Unis et leurs alliés, dont Kiev, accusent par ailleurs Moscou de soutenir les séparatistes dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, qui refusent de reconnaître les autorités issues du coup d'Etat de 2014.
Des accusations auxquelles avait répondu Dmitri Peskov au cours d'une conférence de presse le 1er décembre : il avait alors affirmé, que, contrairement aux assertions occidentales, la Russie n'était pas «partie prenante» de la guerre dans le Donbass, estimant que la guerre en Ukraine était un conflit purement «intérieur» et «une guerre civile» à proprement parler.
Moscou veut stopper l'extension de l'OTAN à l'Est
Autre motif de tension : la volonté de l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN, qu'elle a confirmée le 3 décembre également. Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a ainsi fait savoir que son pays ne renonçait pas à son projet d'adhésion à l'alliance militaire, qui n'a toujours pas vu le jour malgré les demandes insistantes de Kiev.
Le ministre ukrainien a également fait part de son opposition à toute «garantie» réclamée par la Russie afin d'apaiser les tensions. «Je rejette cette idée que nous devrions garantir quoi que ce soit à la Russie. J'insiste : c'est la Russie qui doit garantir qu'elle ne continuera pas son agression contre aucun pays», a-t-il affirmé.
Lors d'une conférence de presse tenue le 2 décembre, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, avait ainsi promis une «proposition» à venir sur «l'élaboration d'accords empêchant toute progression supplémentaire de l'OTAN vers l'Est et le déploiement de systèmes d'armes [...] à proximité du territoire russe».