Les services de sécurité russes (FSB) ont annoncé dans un communiqué de presse publié ce 2 décembre avoir arrêté trois agents ukrainiens impliqués dans un projet de sabotage à l'explosif de plusieurs infrastructures stratégiques.
L'un a été interpellé «en flagrant délit avec des moyens de destruction alors qu'il se rendait sur les lieux du crime», selon la même source, alors que les deux autres, un père et son fils «recueillaient des données sur des sites stratégiques».
«Une arme à canon court et une arme automatique ainsi que des équipements de protection individuelle ont été trouvés dans le véhicule qu'ils utilisaient», précise le communiqué.
D'après le FSB, ces deux hommes ont «avoué avoir été recrutés» par les services de sécurité ukrainiens, le SBU, en échange d'une récompense de 10 000 dollars. Les services de sécurité russes ont diffusé une vidéo de leur témoignage ainsi que d'armes saisies lors de ce coup de filet qui a eu lieu dans trois régions différentes.
Des infrastructures stratégiques visées
«Les trois hommes avaient pour projet de faire exploser l'antenne du centre radio de la marine de la mer Noire, la tour du centre de télévision de la Crimée et une centrale de turbine à gaz mobile», rapporte encore le FSB, précisant que «l'un des agents arrêtés avait l’intention de faire exploser deux bombes artisanales de 1,5 kg de TNT chacune».
L'Ukraine n'a pas réagi à ces interpellations dans l'immédiat.
Les relations entre Moscou et Kiev connaissent régulièrement des pics de tensions. Dernièrement, les autorités ukrainiennes ont accusé la Russie d'un supposé projet d'«invasion de l'Ukraine», qui est régulièrement brandi par les pays occidentaux depuis plusieurs années.
Répondant à ces allégations, le chef du Conseil de sécurité de la Fédération russe, Nikolai Patrushev, a pour sa part fait valoir : «En attisant les tensions sur une prétendue menace russe, les Etats-Unis et leurs alliés créent un contexte d'information favorable au renforcement de leur groupe militaire, de leurs activités de reconnaissance, et de leurs livraisons d'armes de pointe, de munitions et d'autres matériels à l'armée ukrainienne et aux forces nationalistes.» Il avait précisé que Moscou continuait à suivre «de près les actions de l'OTAN et des forces ukrainiennes» près de la frontière russe.
En conférence de presse ce 2 décembre, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a pour sa part dénoncé la «rhétorique agressive de la part des autorités ukrainiennes» et les «actions provocatrices sur la ligne de contact». «Nous analysons, bien sûr, les déclarations du président Zelensky, la déclaration d’hier concernant la Russie. S’exprimant au parlement, Zelensky a déclaré que récupérer la Crimée devrait être l’objectif principal et la philosophie de l’Ukraine. En fait, nous considérons cela comme une menace directe pour la Russie», a-t-il ajouté.