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Loukachenko prévoit un voyage officiel en Crimée, reconnaissant la péninsule comme russe

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a reconnu pour la première fois la péninsule de Crimée, rattachée en 2014 à la Russie continentale comme étant russe et assure y prévoir prochainement un voyage officiel.

«Nous savions tous que la Crimée était une Crimée russe de facto. Après le référendum, la Crimée est devenue russe de jure [juridiquement]», a déclaré le chef d'Etat biélorusse Alexandre Loukachenko dans une interview publiée le 30 novembre par l'agence de presse russe Ria Novosti, ici citée par l'AFP.

Il a ajouté avoir convenu avec son homologue russe Vladimir Poutine de se rendre en Crimée pour une visite officielle commune, sans donner de date, expliquant attendre une décision du Kremlin. «Nous en avons parlé trois fois et [Vladimir Poutine] doit décider quand ce serait le plus pratique, avec le climat le plus chaud, voire idéal. Je lui ait dit : "Quand tu m'inviteras, alors nous irons."», a-t-il en effet précisé.

Un rattachement qui remonte à 2014

Alexandre Loukachenko s'était jusque-là gardé de prendre catégoriquement position en faveur de Moscou dans la crise qui l'oppose depuis 2014 à l'Ukraine. Il ne reconnaissait que le rattachement «de facto» de la Crimée à la Russie.

Il avait d'ailleurs accueilli à Minsk en 2015 des pourparlers de paix au sujet de l'est de l'Ukraine, où les forces de Kiev combattaient des séparatistes pro-russes, qui avaient abouti à la signature d'accords de paix. Pour rappel, la péninsule de Crimée a rejoint la Fédération de Russie le 18 mars 2014, après un référendum d'autodétermination fondé sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Le vote est cependant dénoncé comme «illégal» par Kiev et les Occidentaux.

La récente interview du président biélorusse survient après une escalade des tensions entre son pays et l'Union européenne (UE) du fait d'une crise migratoire en Europe centrale. En effet, l'UE a accusé Minsk d'avoir orchestré une crise migratoire aux frontières polonaise et lituanienne pour se venger des sanctions occidentales imposées au gouvernement d'Alexandre Loukachenko l'an dernier.