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Covid-19 : un médecin belge soupçonné d'avoir validé 2 000 fausses vaccinations

Un médecin belge aurait validé 2 000 fausses vaccination en Wallonie. Il va être poursuivi pour faux et usage de faux. Les personnes qui ont profité de la fraude risquent des poursuites pénales. Leur pass sanitaire a été désactivé.

La justice belge enquête sur un médecin soupçonné d'avoir enregistré 2 000 fausses vaccinations anti-Covid, la fraude «la plus grave» à ce jour dans la gestion de la pandémie en Belgique, selon la ministre wallonne de la Santé qui a révélé les faits le 23 novembre.

Ce praticien de la partie francophone du pays aurait offert ses services «aux quatre coins de la Wallonie», parfois en se faisant rémunérer pour des injections qui n'avaient pas lieu. L'objectif était de faire bénéficier le patient d'un pass sanitaire lui permettant d'échapper aux restrictions en vigueur.

«C'est une fraude à la vaccination de la part d'un médecin qui a encodé un nombre astronomique de personnes qu'il auraient vaccinées [...] 2 000 personnes au total», a affirmé au micro de la RTBF Christie Morreale, ministre de la Santé de la région wallonne. Selon elle, il est impossible qu'un seul médecin ait pu vacciner autant de monde dans tant de lieux différents. La fraude aurait été possible grâce à l’accès au logiciel d’encodage de la vaccination.

«Les médecins généralistes ou dans les centres de vaccination ont accès à Vaccinnet [le logiciel d’encodage de la vaccination] et peuvent encoder des personnes qui auraient dû être vaccinées mais qui ne l’ont pas été», a précisé la ministre. Elle a évoqué d'autres contrôles dont plusieurs médecins feraient l'objet. «D’autres médecins font l’objet d’investigations très rapprochées et on imagine que dans les prochains jours, probablement dans de moindres mesures que ce cas-ci, d’autres anomalies seront détectées et poursuivies. On ne laissera rien passer», a indiqué Christie Morreale.

Des poursuites prévues pour les bénéficiaires des fausses vaccinations

La justice et l'ordre des médecins ont été saisis du dossier, et ce généraliste a d'ores et déjà été privé de l'accès à la banque de données qui centralise les vaccinations. Il devrait être poursuivi pour faux et usage de faux. Quant aux personnes qui ont bénéficié de ses services, elles sont également passibles de poursuites judiciaires, a précisé la ministre. Dans un premier temps, leur pass sanitaire (ou «Covid Safe Ticket» en Belgique) a été «suspendu», et elles vont être contactées pour se voir proposer une vaccination en bonne et due forme, toujours selon Christie Morreale. 

«On s'est rendu compte sur des sites antivax qu'il y avait des appels à acheter des faux certificats», certains donnant accès à des fausses vaccinations (pour être en contact avec le médecin enregistrant l'acte), a aussi expliqué cette responsable socialiste du gouvernement régional de l'ex-Premier ministre Elio Di Rupo.

«C'est l'anomalie la plus importante et la plus grave, c'est un acte extrêmement dangereux, [...] une rupture de confiance», a-t-elle insisté, affirmant que ces «faux vaccinés» exposaient leurs contacts sociaux à la maladie. Rappelons toutefois que la vaccination n'empêche pas la transmission du virus.

Comme ailleurs en Europe, la polarisation est de plus en plus forte entre vaccinés (75% des Belges le sont complètement) et non-vaccinés se présentant comme défenseurs de «la liberté». Le 21 novembre, une manifestation pro-«liberté» a rassemblé 35 000 personnes à Bruxelles selon la police. Elle a dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre.