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J. K. Rowling se dit victime de menaces de mort, des militants transgenres diffusent son adresse

«J'ai désormais reçu tellement de menaces de mort que je pourrais tapisser ma maison avec, sans que cela ne m'empêche de parler», a ironisé l'auteur de Harry Potter, critiquée depuis deux ans pour des opinions jugées «transphobes».

La polémique autour des propos jugés «transphobes» de J. K. Rowling est en train de prendre une nouvelle tournure. L'auteur de la saga Harry Potter a annoncé le 22 novembre avoir reçu «de nombreuses menaces de mort», pointant du doigt le fait que trois militants transgenres ont publié une photo d'eux devant son domicile en Ecosse, diffusant explicitement son adresse.

J. K. Rowling a fait appel à la police écossaise après que ces trois militants des droits des personnes transgenres − Holly Stars, Georgia Frost et Richard Energy − «se sont photographiés devant [sa] maison » d'Edimbourg. L'adresse de l'auteur est visible sur le cliché diffusé le 19 novembre sur les réseaux, retiré depuis. Holly Stars a expliqué le lendemain l'avoir supprimé après avoir «reçu une quantité écrasante de messages transphobes sérieux et menaçants». Les trois militants ont ensuite suspendu leurs compte Twitter. Contactée par l'AFP, la police écossaise a déclaré qu'une «enquête est en cours». 

«Je suppose que Holly Stars, Georgia Frost et Richard Energy pensaient que [révéler son adresse] m'intimiderait et m'empêcherait de défendre les droits des femmes basés sur le sexe», a de son côté expliqué J. K. Rowling. «Ils auraient dû réfléchir au fait que j'ai désormais reçu tellement de menaces de mort que je pourrais tapisser ma maison avec, sans que cela ne m'empêche de parler», a ironisé l'écrivain britannique, demandant à ses détracteurs d'«arrêter de harceler et de menacer les personnes» qui pensent comme elle.

Deux ans d'accusations de «transphobie»

Le point de vue de J. K. Rowling sur la transidentité fait l'objet de nombreuses attaques de militants transgenres depuis deux ans, en particulier depuis son soutien à la chercheuse britannique Maya Forstater. Cette dernière avait expliqué avoir perdu son travail au Centre de recherches pour le développement mondial à cause de son refus d'utiliser les prénoms impersonnels voulus par les personnes transgenres, et pour avoir estimé que «les femmes trans sont des hommes». «Forcer les femmes à quitter leur travail pour avoir déclaré que le sexe est réel ?», s'était indigné J. K. Rowling, s'attirant des réactions outrées de militants.

En 2020, elle avait partagé sur Twitter un article évoquant les «personnes qui ont leurs règles», commentant ironiquement : «Je suis sûre qu'on devait avoir un mot pour ces gens. Que quelqu'un m'aide. Fammes ? Fommes ? Fimmes ?». Plusieurs acteurs des adaptations cinématographiques de Harry Potter s'étaient désolidarisés de l'auteur des livres, comme Daniel Radcliffe et Emma Watson. Plus récemment, J. K. Rowling aurait été écartée, selon la presse britannique, d'une rétrospective spéciale consacrée aux 20 ans du premier film.

Le statut des personnes transgenres fait l'objet d'intenses débats ces dernières années au Royaume-Uni, où auteurs et professeurs accusés de transphobie deviennent victime de la cancel culture. Dans sa série de tweets le 22 novembre, J. K. Rowling a affirmé avoir été contactée par de nombreuses femmes ayant fait «l'objet de campagnes d'intimidation allant du harcèlement sur les réseaux sociaux au ciblage de leurs employeurs, en passant par la divulgation de données personnelles et les menaces directes de violence, y compris le viol».