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Crise migratoire en Europe : l'aéroport de Minsk annonce un rapatriement de migrants vers l'Irak

Des migrants qui s'étaient retrouvés bloqués à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne ont embarqué à bord d'un avion en partance pour Bagdad. Quelque 431 personnes ont pris place dans l’avion de ce vol de rapatriement.

Ainsi que l'a rapporté l'AFP le 18 novembre, un avion a décollé le jour-même de Minsk pour Bagdad avec à son bord des migrants qui s'étaient retrouvés bloqués à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne.

Au total, 431 personnes se trouvent à bord de cet appareil de la compagnie Iraqi Airways, selon un représentant de la diplomatie irakienne cité par l'agence Interfax. Selon un porte-parole d'Iraqi Airways cité par Reuters, Il s'agit du premier vol de ce type depuis l'évacuation d'un millier d'Irakiens de Minsk en août.

De son côté, la compagnie aérienne nationale biélorusse Belavia a cessé d'autoriser les citoyens d'Afghanistan, d'Irak, du Liban, de Libye, de Syrie et du Yémen à monter à bord des vols reliant Tachkent, la capitale de l'Ouzbékistan, à Minsk, a rapporté l'agence de presse biélorusse Belta.

Un grand nombre d'Irakiens font partie de ceux qui ont campé à la frontière biélorusso-polonaise, en direction de l'Ouest. 

Affrontements à la frontière

Deux jours plus tôt, de violents affrontements ont éclaté à cette frontière où continue de se jouer une crise migratoire sur fond de tensions diplomatiques. La police polonaise des frontières a annoncé qu'un policier avait été grièvement blessé au crâne dans les heurts. Elle n'a pas communiqué de bilan pour les migrants.

Des milliers de migrants sont actuellement installés dans des camps de fortune dans l'espoir de rejoindre l'UE à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Les autorités polonaises ont déclaré zone interdite le territoire frontalier à la Biélorussie, rendant impossible l'accès aux organisations humanitaires mais également aux journalistes, sous peine de sanctions. L'équipe de RT France a ainsi été interpellée le 15 novembre alors qu'elle tentait de rendre compte de la situation dans cette zone.

L'UE accuse la Biélorussie d'avoir délibérément acheminé les migrants à cette frontière, en délivrant des visas et en affrétant des vols, pour se venger des sanctions imposées après l'élection controversée d'Alexandre Loukachenko en 2020, ce que Minsk dément. L'UE a par ailleurs fait savoir le 15 novembre qu'elle entendait prendre «dans les prochains jours» des sanctions contre l'Etat biélorusse. De son côté, Minsk pointe du doigt une instrumentalisation par Varsovie, «prétexte» à de nouvelles sanctions.