International

Jets de pierre et gaz lacrymogène : affrontements entre migrants et forces polonaises à la frontière

La situation a viré à l'affrontement près du checkpoint de Bruzgi, du côté biélorusse de la frontière, où des centaines de migrants sont postés pour tenter de rejoindre l'UE. De l'autre côté de la frontière, les forces polonaises bloquent le passage.

De violents affrontements ont éclaté ce 16 novembre à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, où se joue actuellement une grave crise migratoire, comme l'a constaté un correspondant de RT présent sur place. La police polonaise des frontières a annoncé qu'un policier avait été grièvement blessé au crâne dans les heurts. Elle n'a pas communiqué de bilan pour les migrants.

Alors que des centaines de migrants sont postés au checkpoint de Bruzgi, du côté biélorusse, certains ont jeté des pierres en direction des forces polonaises qui bloquent le passage de la frontière.

D'autres individus cagoulés se sont dirigés vers la frontière munis de bûches.

Les forces polonaises ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène ainsi qu'en faisant usage de canons à eau.

«Les migrants ont attaqué nos soldats et nos forces avec des pierres, et tentent de détruire la barrière pour entrer en Pologne. Nos services ont utilisé des gaz lacrymogène pour repousser les migrants», a indiqué le ministère de la Défense polonais dans un tweet.

Des milliers de migrants sont actuellement installés dans des camps de fortune dans l'espoir de rejoindre l'UE à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Les autorités polonaises ont déclaré zone interdite le territoire frontalier à la Biélorussie, rendant impossible l'accès aux organisations humanitaires mais également aux journalistes, sous peine de sanctions. L'équipe de RT France a ainsi été interpellée le 15 novembre alors qu'elle tentait de rendre compte de la situation dans cette zone.

La crise vire par ailleurs à la confrontation diplomatique entre les autorités polonaises, relayées notamment par l'UE, qui accusent Minsk d'«instrumentaliser» cette crise, ce que démentent les autorités biélorusses. L'UE a par ailleurs fait savoir le 15 novembre qu'elle entendait prendre «dans les prochains jours» des sanctions contre l'Etat biélorusse. En face, Minsk pointe du doigt une instrumentalisation par Varsovie, «prétexte» à de nouvelles sanctions.

Dans la soirée du 15 novembre, le président biélorusse Alexandre Loukachenko s'est entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel. Outre, les voies et moyens pour parvenir à une désescalade, la présidence biélorusse rapporte que l'entretien a notamment porté sur la nécessité d'apporter «une aide humanitaire» aux migrants.