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Frontière polono-biélorusse : Minsk prêt à faire «rentrer les migrants» chez eux

Minsk travaille «activement» à faire rentrer chez eux les migrants campant à la frontière entre son pays et la Pologne, a affirmé le président biélorusse Alexandre Loukachenko, tout en soutenant que ces derniers ne souhaitaient pas partir.

«Nous sommes prêts, comme nous l'avons toujours fait, à les mettre tous dans des avions [...] qui les ramèneront à la maison» : ce 15 novembre, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a expliqué qu'un «travail actif» était en cours pour convaincre les migrants présents à la frontière polono-biélorusse de rentrer chez eux. «Mais personne ne veut rentrer», a ajouté le chef d'Etat, cité par l'agence Belta.

«Je tiens à le souligner, nous ne voulons aucun conflit à notre frontière. Ce serait pour nous absolument dommageable», a poursuivi Alexandre Loukachenko, accusant en parallèle la Pologne «d'avoir besoin» de cette crise à causes de ses «problèmes internes».

Dans ce contexte, la compagnie aérienne biélorusse Belavia a annoncé que Syriens, Irakiens, Afghans et Yéménites étaient désormais interdits de vol depuis Dubaï vers la Biélorussie. «Conformément à la décision des autorités compétentes des Emirats arabes unis, les citoyens d'Afghanistan, d'Irak, de Yémen et de Syrie ne seront pas autorisés à partir du 14 novembre 2021 à bord des vols en provenance de Dubaï à destination de la Biélorussie», a indiqué Belavia dans un communiqué.

Du côté européen, l’UE a annoncé vouloir «durcir les sanctions» à l’encontre de Minsk, d’après le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, avant une réunion à Bruxelles le 15 novembre. «Nous donnerons notre réponse aujourd’hui : nous allons encore durcir les sanctions» a-t-il affirmé. Le haut représentant pour les Affaires étrangères européennes Josep Borrell a pour sa part fait savoir que l'UE comptait élargir ses sanctions contre la Biélorussie en ciblant les compagnies aériennes, les agences de voyages et les différents acteurs impliqués dans le transfert de migrants.

Le Kremlin juge «erroné» de rejeter toute la responsabilité sur Loukachenko

Le Kremlin a de son côté jugé «erroné» de rejeter toute la responsabilité de la crise migratoire à la frontière polono-bélarusse sur le président biélorusse Alexandre Loukachenko.

«Rejeter toute la responsabilité sur Loukachenko, sur la partie biélorusse, c'est tout à fait erroné», a déclaré à la presse ce 15 novembre le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, déplorant que l'UE «fasse abstraction des idéaux européens d'humanisme» alors que des milliers de migrants sont bloqués dans le froid à la frontière avec la Pologne.

Des milliers de migrants sont actuellement installés dans des camps de fortune dans l'espoir de rejoindre l'Union européenne (UE) à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. La crise vire par ailleurs à la confrontation diplomatique entre les autorités polonaises, relayées notamment par l'UE, qui accusent Minsk d'«instrumentaliser» cette crise, ce que démentent les autorités biélorusses.

Ces dernières pointent elles aussi du doigt une instrumentalisation par Varsovie, qui servirait de «prétexte» à de nouvelles sanctions.