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Poutine déclare que la Russie est prête à aider à résoudre la crise à la frontière biélorusse

«Nous sommes prêts à faire tout notre possible, s'il y a quelque chose que nous pouvons faire», a expliqué le président russe au sujet de la crise migratoire qui oppose la Biélorussie et l'Union européenne à travers la Pologne.

La Russie est prête à aider à la résolution de la crise de migrants à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, a déclaré le président russe Vladimir Poutine ce 14 novembre à la chaîne de télévision Rossiya 1.

«Lorsque nous entendons des déclarations et des accusations à notre encontre, je voudrais dire à tous : occupez-vous de vos propres problèmes intérieurs, n'essayez pas de les transférer à d'autres car ce sont vos autorités qui doivent les résoudre. Cependant, nous sommes prêts à faire tout notre possible, s'il y a quelque chose que nous pouvons faire [pour aider à résoudre la situation]», a déclaré Vladimir Poutine.

Selon le chef de l'Etat russe, les pays de l'UE accusent Moscou d'instrumentaliser la crise migratoire pour échapper à leurs propres responsabilités : «Qu'est-ce que notre transporteur aérien Aeroflot a à voir là-dedans ? Quelqu'un a-t-il pris un vol Aeroflot ? Je n'en sais rien, mais certaines personnes auraient sûrement pu prendre un vol et voyager dans des pays tiers. Qu'avons-nous à voir avec cela ? [...] J'ai déjà dit que nous n'avions rien à voir avec ça, absolument rien. Pourquoi certains en parlent-ils ? Parce que cela pèse sur leur conscience. Ils désirent rejeter la faute sur quelqu'un d'autre», a-t-il analysé.

Vladimir Poutine a affirmé qu'il avait pris connaissance de la crise migratoire à travers les médias : «Je n'ai jamais discuté de la question avec [le président biélorusse Alexandre] Loukachenko auparavant. Cependant, nous nous sommes parlé deux fois au téléphone depuis que la crise a éclaté», a-t-il expliqué.

Il est important de se rappeler d'où viennent les crises migratoires

Le 13 novembre, le dirigeant russe avait déjà expliqué qu'il espérait que Loukachenko et la chancelière allemande par intérim Angela Merkel auraient une conversation prochainement pour discuter de la situation. «Il est important de se rappeler d'où viennent les crises migratoires. Est-ce la Biélorussie qui a créé de tels problèmes ? Non, il y a des causes qui ont été créées par les pays occidentaux eux-mêmes, y compris les pays européens. Elles sont à la fois de nature militaire et économique», avait-il estimé, cité par l'agence Tass.

Ces propos de Vladimir Poutine surviennent après que l'Union européenne a accusé Minsk d'orchestrer un afflux migratoire à la frontière polonaise, en délivrant notamment des visas pour se venger des sanctions occidentales imposées au gouvernement d'Alexandre Loukachenko l'an dernier.

Cette crise en Europe centrale suscite des inquiétudes croissantes à l'échelle internationale et a fait l'objet le 11 novembre d'une réunion d'urgence au Conseil de sécurité des Nations unies. A l'issue de cette réunion, plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont accusé Minsk de vouloir «déstabiliser les pays voisins» et «détourner l'attention de ses propres violations croissantes des droits humains».

Minsk a dénoncé des accusations «sans fondement» et considère que la Pologne et ses alliés occidentaux font monter délibérément la tension pour prendre des sanctions à son encontre. Bruxelles a par ailleurs fait savoir que de nouvelles sanctions étaient prévues. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a alors menacé de riposter en fermant les vannes d'un important gazoduc alimentant l'Europe en gaz russe et transitant par la Biélorussie, au moment où le continent fait déjà face à des pénuries.