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Un général britannique évoque un risque de conflit avec Moscou et appelle Londres à rester «prudent»

Alors que des troupes britanniques sont envoyées à la frontière polonaise, le chef d'état-major Nick Carter a estimé que Londres et ses alliés couraient un risque accru de conflit avec la Russie en cas «d'erreur de calcul».

L'émergence d'un «monde multipolaire» sur les cendres du système international bipolaire de la guerre froide a conduit à une plus grande concurrence entre les nations, qui peut facilement voir le Royaume-Uni ainsi que d'autres Etats occidentaux et la Russie s'opposer les uns aux autres, a déclaré le général Sir Nick Carter au Times Radio le 13 novembre.

«Nous sommes dans un monde beaucoup plus compétitif qu'il y a même 10 ou 15 ans», a déclaré le général quatre étoiles, ajoutant que «la nature de la compétition entre les Etats et les grandes puissances conduit à de plus grandes tensions».

Nick Carter, âgé de 62 ans, a regretté l'époque de la guerre froide sur certains aspects, déclarant que «bon nombre des outils et mécanismes diplomatiques traditionnels avec lesquels vous et moi avons grandi pendant la guerre froide n'existent plus». Il a également qualifié la situation actuelle de «véritable défi», ajoutant que sans ces mécanismes diplomatiques, le risque est «plus grand».

Le général a notamment averti les responsables politiques que la «nature» de certaines de leurs politiques pourrait conduire à une situation dans laquelle «l'escalade conduit à une erreur de calcul». A ce titre, il a estimé que le risque de guerre avec la Russie était plus grand qu'à n'importe quel moment de sa carrière. Il a en conséquence appelé le Royaume-Uni à rester «prudent».

Ces propos surviennent alors que le ministère de la Défense britannique a confirmé que des soldats avait été envoyés en Pologne pour étudier comment ils pourraient fournir un «soutien technique» à Varsovie en pleine crise des migrants au niveau de sa frontière orientale avec la Biélorussie. Le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a confirmé que les pays de l'OTAN, dont le Royaume-Uni, aideraient la Pologne à empêcher les migrants de traverser le territoire de son pays.

L'Union européenne n'a pas tardé à imputer la crise à la «guerre hybride» de Minsk, accusant la Biélorussie d'encourager les migrants à tenter une nouvelle route vers l'Europe occidentale en passant par son territoire. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a démenti ces accusations et déclaré que son gouvernement n'était plus disposé à aider l'UE à empêcher les migrants d'entrer en Pologne.