Alors que la Syrie multiplie les ouvertures sur la scène internationale dans divers secteurs ces derniers mois, le chef de la diplomatie du Qatar a appelé ce 12 novembre à l'arrêt de la normalisation des relations entre d'autres pays et la Syrie de Bachar el-Assad. Un appel émis trois jours après la visite à Damas d'un ministre des Emirats arabes unis, avec qui le Qatar connaît quelques tensions ces derniers temps.
«Nous espérons que les pays seront dissuadés de s'engager davantage avec le régime syrien», a dit Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani lors d'une conférence de presse commune avec le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui a quant à lui rappelé l'inquiétude américaine vis-à-vis des efforts visant à réhabiliter Bachar el-Assad.
«La position du Qatar restera ce qu'elle est : nous n'avons pas observé de mesures sérieuses prises par le régime Assad pour réparer les dégâts qu'il a infligés à son propre pays et à son propre peuple», a estimé le ministre qatari des Affaires étrangères. «Tant qu'il ne prend pas de mesures sérieuses, modifier notre position n'est pas une option», a-t-il ajouté.
Les nations ont toutefois le «droit souverain» de prendre leurs propres décisions à l'égard de la Syrie, a-t-il reconnu. Les Emirats arabes unis et le Qatar sont deux alliés proches des Etats-Unis, en dépit d'une récente brouille diplomatique entre ces deux pays du Golfe.
Le gouvernement syrien amorce un retour sur la scène internationale ces derniers mois. Il a notamment signé un accord avec un consortium de compagnies émiraties pour la construction d'une centrale photovoltaïque, a rapporté l'AFP le 11 novembre.
Au niveau diplomatique, plusieurs Etats ont récemment évoqué la perspective d'une réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe. Le 10 novembre, le chef de la diplomatie algérienne déclarait qu'«il était grand temps pour que la Syrie fasse son retour à la Ligue arabe». Le 9 novembre, le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri a estimé que Damas réintègrerait la Ligue arabe et le «giron arabe» s'il se montrait en mesure de gérer les conséquences du conflit qui a ravagé le pays, notamment dans leur «dimension humanitaire» et concernant le «problème des réfugiés».
La Syrie a également obtenu des avancées hors du monde arabe : l'organisation de coopération policière internationale Interpol a annoncé, le 7 octobre dernier, avoir réintégré la Syrie dans son système d'échange d'informations.