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Migrants : l’ex-Premier ministre australien somme l'Europe de prendre exemple sur lui

Alors que l’Europe connaît sa plus importante crise migratoire depuis la Seconde guerre mondiale, Tony Abbott lui a conseillé de fermer ses frontières, à la manière des mesures contestées qu'il avait prises durant son mandat.

L'ancien Premier ministre australien, en fonction jusqu'en septembre dernier, donnait une conférence à Londres en hommage à Margaret Thatcher, ancien Premier ministre britannique surnommée la Dame de fer, dont il revendique l’héritage. Avertissant l’Europe qu’elle courait à sa perte, il l’a sommée de suivre son propre exemple : selon lui, «l’expérience australienne prouve que le seul moyen de dissuader les gens de chercher à venir d’ailleurs est de ne pas les laisser entrer».

«Cela demandera de la force, cela demandera une logistique énorme et des dépenses ; cela rongera nos consciences, mais c’est le seul moyen d’empêcher la vague d’humanité qui déferle sur l’Europe et qui pourrait vraisemblablement la changer à jamais», a-t-il affirmé. Il a par ailleurs qualifié la gestion européenne de la crise des réfugiés d’«erreur catastrophique».

L'Australie, un exemple contesté

Lorsqu’il était en fonction, Abbott a durci sa gestion de l’immigration, renvoyant des bateaux de migrants qui tentaient de trouver refuge en Australie. Il les avait redirigés vers des centres de traitement pour réfugiés mis en place au large des côtes australiennes. Un rapporteur spécial des Nations unies sur la torture avait alors accusé le pays de violer les conventions anti-torture en vigueur. Celui-ci affirmait que la politique d’immigration australienne participait à l’augmentation des violences dans les centres de traitement, en y entassant les demandeurs d’asile. Le Premier ministre avait également été accusé d’avoir payé des passeurs afin de diriger les bateaux de migrants vers l’Indonésie plutôt que vers son propre pays.

Par ailleurs, il ne s’agit pas de la première recommandation que fait le gouvernement australien à l’Europe sur le dossier de l'immigration. Fin août, la ministre des Affaires étrangères de l'île avait donné sa solution pour enrayer la crise migratoire : «je pense que les Européens doivent s'impliquer dans les frappes de la coalition, ainsi que dans les efforts en Syrie et en Irak».