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Ukraine : des ambassades occidentales critiquent la liquidation d'un journal anglophone

Racheté récemment, le journal anglophone Kyiv Post a vu tous ses journalistes licenciés et sa publication suspendue, ce qui a provoqué les réactions indignées de chancelleries occidentales.

Plusieurs ambassades occidentales ont mis en garde l'Ukraine le 9 novembre après la suspension du plus ancien journal anglophone du pays, Kyiv Post, dont des journalistes ont accusé le propriétaire d'entraver la liberté d'expression. 

Un «rôle important» dans la démocratie 

«C'était la première source anglophone pour la plupart des étrangers – quelque chose que l'Ukraine risque maintenant de perdre, avec des conséquences», a écrit sur Twitter l'ambassadeur de l'Union européenne en Ukraine, Matti Maasikas. 

Son homologue britannique Melinda Simmons s'est déclarée sur Twitter «surprise» par l'annonce «soudaine» de la suspension du journal, «un exemple de journalisme indépendant» qui «a joué un rôle important dans le soutien aux réformes et la démocratie» en Ukraine. 

«Pas une bonne journée pour les médias libres», a-t-elle poursuivi, alors que son confrère suédois Tobias Thyber soulignait sur Twitter la nécessité de «défendre les médias libres et indépendants en Ukraine». 

«Depuis 26 ans, le Kyiv Post est l'une des voix médiatiques indépendantes les plus importantes d'Ukraine dans toutes les langues et un porte-drapeau infatigable des normes journalistiques», a encore fait valoir sur Twitter l'ambassade américaine, en espérant «qu'un moyen [pourrait] être trouvé pour permettre au journal de continuer à jouer ce rôle». 

Tous les journalistes licenciés

Originaire de Syrie, Adnan Kivan, un magnat de la construction qui a racheté le Kyiv Post il y a trois ans, a déclaré le 8 novembre dans un communiqué que le journal fermerait immédiatement «pour une courte période», en promettant de le rouvrir «en plus grand et en mieux». 

Ses journalistes, qui ont tous été licenciés, ont ensuite publié une déclaration commune dénonçant une tentative du propriétaire de «se débarrasser» de professionnels «incommodes, justes et honnêtes» et accusant Adnan Kivan d'avoir déjà tenté récemment de «porter atteinte» à l'«indépendance éditoriale».