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Des médias américains s'inquiètent d'un mouvement de troupes russes... démenti par l'Ukraine

Le porte-parole du président ukrainien a assuré que Kiev ne disposait d'aucune information permettant de confirmer les allégations de deux médias américains, qui affirment que la Russie a augmenté sa présence militaire à la frontière avec l'Ukraine.

L'Ukraine a de nouveau démenti le 7 novembre un soi-disant renforcement des troupes russes près de sa frontière orientale, dont faisaient état des médias américains ces derniers jours.

Sergueï Nikiforov, porte-parole du président Volodymyr Zelensky, a ainsi souligné auprès de la chaîne Dom TV que la défense ukrainienne n'avait confirmé aucune de ces allégations. Il a ajouté que le nombre de soldats russes aux frontières avec l'Ukraine ne dépassait pas le niveau «ordinaire».

Le Washington Post avait assuré dans un article le 30 octobre que «les mouvements de troupes russes près de la frontière ukrainienne suscit[aient] des inquiétudes aux Etats-Unis et en Europe», se basant sur des vidéos circulant sur les réseaux qui montreraient des trains et des camions russes transportant, entre autres, des tanks et des missiles. Le média Politico avait abondé le 1er novembre en publiant des images satellites supposées du «nouveau renforcement militaire russe près de l'Ukraine», semblant montrer des unités blindées et des équipements de soutien russes stationnés près de Ielnya. Or cette ville russe est située dans la région de Smolensk, qui borde la Biélorussie et non l'Ukraine.

Dans la soirée du 1er novembre, le ministère ukrainien de la Défense avait assuré dans un communiqué qu'«aucun déploiement supplémentaire d'unités, d'armes et d'équipements militaires russes vers la frontière de l'Ukraine n'a[vait] été observé». Les mouvements signalés sont des «déplacements de troupes après des exercices», a poursuivi l'armée ukrainienne.

Kiev et Moscou du même avis

Interrogé sur les allégations de la presse américaine, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait lui aussi estimé le lendemain que ces articles étaient de «mauvaise qualité», rappelant néanmoins que Moscou avait le droit de déplacer ses troupes. La Russie «continuera de prendre des mesures pour assurer sa sécurité», a-t-il souligné, évoquant des tendances «expansionnistes et agressives» autour de son territoire, «en particulier de la part de l'Otan». 

Ces articles ont également suscité des critiques de la part du ministère russe des Affaires étrangères. Sa porte-parole Maria Zakharova les a qualifiés de «nouvelle campagne de désinformation dans les médias américains».

Côté ukrainien, revenant sur le sujet le 7 novembre, le porte-parole du président Volodymyr Zelensky s'est également interrogé sur les motivations de ces médias américains. «La question reste ouverte de savoir pourquoi les médias américains ont diffusé de telles informations et si elles sont vraies», a déclaré Sergueï Nikiforov, ajoutant que «le bureau du président ne dispos[ait] d'aucune information» permettant d'attester de leur authenticité. Le commandant en chef des forces armées ukrainiennes s'est récemment entretenu avec Volodymyr Zelensky, a précisé le porte-parole, et il «n'a rien dit qui aurait dû l'alerter d'une manière ou d'une autre».