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Liberté d'expression et Internet, la France a reculé depuis les attentats contre Charlie Hebdo

C'est un rapport du Think Tank Freedom House qui dresse ce constat. En matière de libertés sur le net, la France a reculé. Dans un rapport détaillé, l'organisation pointe les décisions politiques prises après les attentats de janvier.

Pour établir l'état des libertés publiques sur Internet, la Freedom House, organisation basée à Washington et qui étudie l'étendue de la démocratie dans le monde, s'est basée sur plusieurs critères.

En tenant compte de tous ces facteurs, la France est passée du 20ème rang mondial en 2014 au 24ème en 2015, 0 désignant le plus haut degré de liberté et 100 le pire. 

Où est Charlie?

Selon les conclusions de l'organisation, la position de la France a baissé principalement en raison des politiques adoptées après les attaques terroristes de janvier 2015, contre Charlie Hebdo, notamment. Freedom House a qualifié ces politiques de «problématiques».

La loi controversée sur le renseignement adoptée par le Parlement français en juin dernier est ainsi mentionnée dans le rapport. Les «boîtes noires», ces outils d'analyse automatique de données installés sur les réseaux depuis l'adoption de cette loi, y sont mentionnées expressément.  

Autre mesure perçue comme problématique, les restrictions imposées sur le visionnage de contenus perçus comme «faisant l'apologie du terrorisme» et les poursuites qu'il est désormais possible d'engager sur cette base contre les internautes.

Lot de consolation, malgré ce recul, la France figure toujours à la neuvième place des 18 pays classés «libres». 

Ailleurs dans le monde

Le rapport établit également que la liberté d'expression sur Internet a reculé dans 32 des 65 pays étudiés par l'ONG depuis juin 2014. Parmi les plus mauvais mauvais élèves, la Libye et l'Ukraine. La Libye, qui figure dans les 28 pays «partiellement libres», a vu son score baisser en raison de «la violence inquiétante visant les blogueurs».

Les bons élèves en matière de liberté sur le Net sont l'Islande (6 points), suivie de l'Estonie, du Canada, de l'Allemagne, de l'Australie, des Etats-Unis, du Japon et de l'Italie.

Observation inquiétante, le rapport note qu'après les révoltes arabes de 2011 et le rôle que les réseaux sociaux ont eu alors, beaucoup des gouvernements du Maghreb et du Proche-Orient ont augmenté leur contrôle de la Toile.

L'autre tendance générale mise en relief par Freedom House en 2015, c'est la pratique de certains gouvernements qui font pression sur les géants du Net tels que Google, Facebook ou Twitter, pour que ceux-ci retirent des contenus, au lieu de les censurer.