L’Iran a appelé le 6 novembre les Etats-Unis et les Européens à choisir une approche «réaliste» dans les négociations sur son programme nucléaire qui reprendront fin novembre, après cinq mois d'interruption.
«La progression rapide des pourparlers oblige les parties européennes et américaines à adopter une approche réaliste et constructive en évitant les demandes excessives qui outrepassent les termes de l'accord sur le nucléaire» de 2015, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, dans un communiqué publié sur le site de son ministère.
Le chef de la diplomatie iranienne a tenu ces propos lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères indique que lors de l'entretien «initié par les Iraniens, les deux parties se sont prononcées pour l'accord sur le nucléaire dans sa forme originale et équilibrée, approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU».
Il s'agit de la «seule voie correcte pour garantir les droits et les intérêts de tous les participants à cet accord», est-il précisé.
Des négociations au point mort depuis le mois de juin
Les négociations entre Téhéran et les grandes puissances sont au point mort depuis juin dernier pour relancer un accord historique de 2015 limitant drastiquement le programme nucléaire iranien en échange d'un allègement des sanctions économiques frappant le pays. Néanmoins, l'Iran et l'Union européenne (UE), principale médiatrice dans ces négociations indirectes entre Washington et Téhéran, ont annoncé le 3 novembre de manière simultanée la date de la reprise des pourparlers.
Concrètement, les pays encore parties de l'accord conclu en 2015 (Iran, Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni et Russie) se réuniront sous la présidence du négociateur européen Enrique Mora, a déclaré le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell dans un communiqué.
«Si la partie américaine revient pleinement à ses obligations et n'avance pas d'autres exigences, la République d'Iran remplira toutes ses obligations», a affirmé Hossein Amir-Abdollahian.
Téhéran a progressivement abandonné les principaux engagements pris dans cet accord conclu avec les grandes puissances, un an après le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de ce pacte, suivi du rétablissement des sanctions américaines. L'Iran a ainsi affirmé le 3 novembre avoir doublé son stock d'uranium hautement enrichi.