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Biélorussie : Interpol refuse de participer à la recherche de l'opposante Svetlana Tikhanovskaïa

L'Organisation internationale de police criminelle (Interpol) a annoncé qu'il était impossible d'utiliser ses canaux pour rechercher l'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa, poursuivie pour organisation de «troubles de masse».

Le 2 novembre, Interpol a annoncé par la voix du chef de son bureau central national en Biélorussie, Dmitri Medvedev, qu'il était impossible d'utiliser ses canaux pour rechercher l'ex-candidate à l'élection présidentielle et opposante Svetlana Tikhanovskaïa, qui est poursuivie pour organisation de «troubles de masse» et exilée en Lituanie. 

«Après avoir examiné les matériaux que nous avons fournis, un groupe de travail spécial, la subdivision structurelle du secrétariat général [d'Interpol], a décidé qu’il était impossible d'utiliser les canaux d'Interpol pour rechercher cette citoyenne», a en effet déclaré Dmitri Medvedev sur la chaîne Belarus-1.

Interpol ne remet jamais en doute sous aucun prétexte la légalité des affaires pénales qui ont été engagées sur le territoire de la République de Biélorussie

Le chef d'Interpol en Biélorussie a toutefois précisé que l'organisation «ne remet[tait] jamais en doute, sous aucun prétexte, la légalité des affaires pénales qui ont été engagées sur le territoire de la République de Biélorussie».

«Il ne s’agit que du respect des règles, des normes qui existent dans l'organisation», a-t-il expliqué. «[Interpol] ne remet pas en question le fait que la légalité de l’engagement des poursuites pénales relève de la compétence de l'Etat, de la législation nationale», a-t-il répondu au présentateur de l'émission télévisée qui cherchait à savoir si Interpol reconnaissait les délits commis par Svetlana Tikhanovskaïa.

Comme le rapporte l'agence TASS, la femme politique figure sur la liste des personnes impliquées dans des activités terroristes par le Comité de sécurité de l'Etat de Biélorussie en vertu de la partie 3 de l'article 289 du Code pénal de Biélorussie («Acte de terrorisme commis par un groupe organisé»).

Le Comité d'enquête biélorusse a également initié un procès contre Svetlana Tikhanovskaïa en vertu de l'Article 382 du Code pénal pour «appropriation non autorisée d’un titre ou du pouvoir d’un responsable». Les autorités biélorusses ont saisi la Lituanie en demandant d'extrader Svetlana Tikhanovskaïa, ce que Vilnius a refusé.