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Droits de l'homme : Caracas et la CPI signent un memorandum pour l'ouverture d'une enquête

Le procureur de la Cour pénale internationale a décidé d'ouvrir une enquête sur des violations de droits de l'homme commises lors de manifestations en 2017. Les autorités du pays accueillent la nouvelle avec une sérénité affichée.

La Cour pénale internationale va ouvrir une enquête sur des possibles violations des droits humains au Venezuela lors des manifestations contre le pouvoir, dégénérées en émeutes, de 2017. Un memorandum a été signé en ce sens le 3 novembre à Caracas entre le procureur de la CPI Karim Khan et le président vénézuélien Nicolas Maduro. «Le procureur de la CPI a conclu l'examen préliminaire de la situation au Venezuela» et a déterminé qu'«il procède à l'ouverture d'une enquête pour établir la vérité [...] les graves crimes commis [...] ne doivent pas rester impunis», selon le texte lu à la télévision nationale. 

«Alors que nous passons à cette nouvelle étape, je demande à tout le monde de donner à mon équipe l'espace nécessaire à son travail», a déclaré le procureur Khan aux côtés du président Nicolas Maduro au Palais présidentiel de Caracas. «Nous nous engageons à travailler de manière collaborative et indépendante [...] Nous ne sommes pas politiques. Nous sommes guidés par des principes d'égalité et l'Etat de droit», a-t-il assuré. 

Face à cette décision qu'il dit respecter, le gouvernement vénézuélien a exprimé son désaccord tout en affichant une certaine sérénité, se disant confiant dans le travail déjà effectué par l'institution judiciaire du pays. Selon le procureur général, la justice vénézuélienne a déjà procédé à l'inculpation et à la condamnation de 188 personnes depuis 2017. «Le procureur a décidé de passer à la phase suivante pour chercher la vérité. Nous respectons sa décision même si [...] nous ne la partageons pas», a ainsi déclaré le président Nicolas Maduro.

Dans le memorandum signé par les deux hommes, Caracas a fait mentionner que «la République bolivarienne du Venezuela estime que les conditions pour passer de la phase préliminaire à la phase d'enquête ne sont pas remplies» et qu'elle «considère que les enquêtes doivent être réalisées dans le pays par les institutions nationales déjà existantes». Le memorandum précise en outre qu'il «n'y a pas de suspect identifié» à ce stade. Les autorités vénézuéliennes se sont toutefois engagées à coopérer main dans la main avec la CPI afin de mener à bien cette enquête dans l'esprit de «complémentarité effective» inhérent aux principes fondateurs de la Cour et stipulés dans le Statut de Rome qui l'a fondée et que le Venezuela a ratifié.

Meriem Laribi