Dans un communiqué de presse cité par plusieurs médias nationaux, la présidence algérienne rapporte que trois ressortissants algériens ont perdu la vie dans un bombardement qu'elle attribue au Maroc. D'après cette source, les trois Algériens effectuaient une liaison commerciale Nouakchott-Ouargla lorsque leurs camions ont été frappés par ce qu'Alger qualifie de «bombardement barbare».
Leur assassinat ne restera pas impuni
Les autorités algériennes pointent du doigt les forces marocaines présentes au Sahara occidental et évoquent un «lâche assassinat» commis avec «un armement sophistiqué». Le Maroc n'a pas réagi aux accusations dans l'immédiat.
Selon la même source, l'attaque a été menée le 1er novembre 2021, jour de fête nationale algérienne correspondant à ce que les Algériens appellent la Révolution de libération nationale et les Français la Toussaint rouge.
Alger précise avoir immédiatement enquêté sur l'assassinat et conclu à la responsabilité des «forces d’occupation marocaines au Sahara occidental». Et de prévenir que cet «assassinat» ne resterait «pas impuni».
Une source marocaine dénonce des «accusations gratuites» contre Rabat
Aucun commentaire officiel des autorités marocaines n'a pu être obtenu dans l'immédiat mais, selon «une source marocaine informée» citée par l'AFP, Rabat n'entend pas se laisser entraîner dans «une spirale de violence et de déstabilisation régionale». «Si l’Algérie veut la guerre, le Maroc n’en veut pas», a déclaré la source, déplorant des «accusations gratuites» contre le Maroc.
«Si l’Algérie souhaite entraîner la région dans la guerre, à coups de provocations et de menaces, le Maroc ne suivra pas», a insisté la même source, qui a requis l'anonymat.
«Le Maroc n’a jamais ciblé et ne ciblera jamais des citoyens algériens, quelles que soient les circonstances et les provocations», a-t-elle assuré, soulignant que la zone géographique correspondant aux événements pointés était empruntée «exclusivement par des véhicules militaires des milices armées [du Front Polisario]», les indépendantistes sahraouis, soutenus par l'Algérie, qui militent pour l'indépendance de l'ex-colonie espagnole.
«On s’étonne donc de voir les autorités algériennes évoquer la présence d’un camion qui se trouverait dans cette zone, eu égard à sa nature juridique et à son utilisation à des fins militaires», a encore argumenté la source citée par l'AFP.
Territoire sous haute tension
La question du statut du Sahara occidental oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis dont la revendication est soutenue par l'Algérie. Le Polisario, front politique armé qui lutte pour l'indépendance du Sahara occidental, réclame un référendum d'autodétermination qui est prévu par l'ONU.
De son côté, le Maroc, qui contrôle plus des deux tiers de ce vaste territoire désertique, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Les négociations menées par l'ONU et impliquant le Maroc et le Polisario avec l'Algérie et la Mauritanie en tant qu'observateurs sont suspendues depuis mars 2019.
Fin août, l'Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des «actions hostiles» du royaume, une décision «complètement injustifiée», selon Rabat.