Au G20 le 30 octobre, Xi Xinping et Vladimir Poutine ont demandé une reconnaissance mutuelle des vaccins. Les présidents chinois et russe sont les deux grands absents du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20, réunis ce week-end à Rome. Leurs discours ont été diffusés par visioconférence.
«Malgré les décisions du G20, tous les pays qui en ont besoin ne peuvent pas avoir accès aux vaccins» anti-Covid, a relevé Vladimir Poutine, dont la déclaration a été retransmise par la télévision publique russe.
«Cela est notamment dû à la concurrence déloyale, au protectionnisme» et au fait «que certains Etats, notamment ceux du G20, ne sont pas prêts à une reconnaissance mutuelle des vaccins et des certificats de vaccination», a-t-il fustigé.
La Russie, a-t-il fait valoir, «a été le premier pays du monde à homologuer un vaccin contre le Covid-19, le Spoutnik V», déjà approuvé dans 70 pays, et «il fait preuve d'un haut niveau de sécurité et d'efficacité», selon lui.
Depuis Pékin, le chef d'Etat chinois a lui aussi demandé «la reconnaissance mutuelle des vaccins», selon ses propos rapportés par la télévision d'Etat CCTV.
Les vaccins chinois et russes non homologués dans l'UE et aux Etats-Unis
Les vaccins chinois Sinopharm et Sinovac sont utilisés respectivement dans 70 et 37 pays et territoires, dont plusieurs pays d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie, selon un décompte de l'AFP.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a homologué en urgence début juin le Sinopharm, mais ni les Etats-Unis ni l'Agence européenne des médicaments n'ont homologué les vaccins chinois, pas plus que le russe. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait toutefois récemment déploré le traitement partial subi par le Spoutnik V de la part de l'UE. Il avait appelé ces dernières à ne pas politiser la question de la vaccination.
Le ministre russe de la Santé, Mikhaïl Mourachko, avait fait savoir lui le 2 octobre dernier à l'issue d'entretiens avec le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qu'il n'y avait désormais «aucun obstacle» à la reconnaissance du vaccin Spoutnik V.
Au sein du G20, le dernier pays en date à avoir rejeté le vaccin russe est l'Afrique du Sud, dont l'agence du médicament a invoqué mi-octobre un risque accru pour les hommes vaccinés de contracter le VIH, ce que conteste le centre russe Gamaleya, qui a développé le Spoutnik V.De leur côté la Russie et la Chine ne reconnaissent pas sur leur territoire les vaccins étrangers .