Trois policiers pakistanais ont été tués par balles le 27 octobre à Lahore (est) par des manifestants du Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP), un parti islamiste à l'origine depuis près d'un an d'une violente campagne contre la France, a annoncé le gouvernement pakistanais.
«Ils ont ouvert le feu sur la police avec des kalachnikovs... Trois policiers ont été tués», a déclaré lors d'une conférence de presse le ministre pakistanais de l'Intérieur, Sheikh Rasheed Ahmad. Selon lui, 70 autres policiers ont été blessés, dont huit grièvement.
Le chef de la police de la province du Pendjab, dont Lahore est la capitale, Rao Sardar Ali Khan, a de son côté indiqué lors d'une autre conférence de presse que quatre policiers avaient été tués le 27 octobre. Sa police dément avoir ouvert le feu sur les manifestants, et s'est refusée à tout commentaire sur les quatre morts annoncés dans les rangs du TLP.
Les partisans du TLP menacent de marcher sur Islamabad si leur leader n'est pas libéré
Les partisans du TLP, officiellement interdit et classé organisation «terroriste» par le gouvernement, dénoncent le soutien de la France au droit de caricaturer, y compris le prophète de l'islam Mahomet, et réclament la libération de leur chef détenu par les autorités depuis avril. Six policiers avaient été tués en avril lors de manifestations organisées par le TLP.
Ses partisans manifestent ces jours-ci, notamment depuis le 22 octobre, dans leur bastion de Lahore, la grande ville de l'est du Pakistan, pour la libération de leur chef, détenu par les autorités depuis avril. Le leader du TLP, Saad Rizvi, a été arrêté en avril lorsque le gouvernement a interdit le parti. Ses partisans ont menacé de se diriger en convoi vers la capitale Islamabad, où la police a barré les routes à l'aide de conteneurs.
Le parti a affirmé qu'il continuerait à manifester et refuserait toute discussion avec le gouvernement tant que son chef ne serait pas libéré. Le TLP a lancé l'année dernière une campagne contre la France, après que le président Emmanuel Macron a défendu le droit à la caricature au nom de la liberté d'expression. Emmanuel Macron avait exprimé cette position lors d'un hommage rendu à Samuel Paty, un enseignant tué le 16 octobre 2020 après avoir montré des dessins satiriques à sa classe, dans la foulée de la republication des caricatures du prophète de l'islam par l'hebdomadaire Charlie Hebdo.