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«Nous assistons à un meurtre» : Snowden intervient au «tribunal de Belmarsh» en soutien à Assange

Dans le cadre d'une rencontre organisée par l'Internationale progressiste, l'ancien employé des renseignements américains Edward Snowden a pris la parole sur la situation que traverse Julian Assange, en prison depuis le 11 avril 2019 à Londres.

Le lanceur d'alerte américain Edward Snowden a participé à distance le 22 octobre à une conférence sur le sort de Julian Assange. Diffusée en direct, la rencontre était organisée par l'Internationale progressiste, une organisation fondée en 2020 qui revendique notamment une lutte contre «la montée des désastres liés au capitalisme».

Avons-nous des droits, si nous ne les défendons pas ?

Intitulé «le tribunal de Belmarsh», en référence à la prison de haute sécurité où est enfermé Julian Assange depuis le 11 avril 2019, l'événement était destiné à «renverser» la situation telle qu'elle pourrait être présentée lors des prochaines audiences portant sur l'extradition du fondateur de WikiLeaks, qui se tiendront les 27 et 28 octobre à la haute cour de justice du Royaume-Uni. Comme on peut le lire sur les annonces qui ont précédé la conférence, les participants à cet événement ont décidé de s'y réunir autour d'«une affaire qui façonnera l'avenir du journalisme pour les décennies à venir».

«Ce à quoi nous assistons est un meurtre», a déclaré Edward Snowden, qui bénéficie actuellement d'un statut de résident permanent en Russie et dont la prise de parole a eu lieu après une série d'interventions de journalistes, d'universitaires mais aussi de diverses personnalités politiques et culturelles. 

«Avons-nous des droits, si nous ne les défendons pas ? Peut-on dire que nous sommes libres si même le pouvoir de nous exprimer, de comprendre les faits de notre monde, peut nous être retiré ?» a également interrogé Edward Snowden, non sans rappeler un discours prononcé en décembre 2012 par Julian Assange lui-même à la fenêtre de l'ambassade de l'Equateur à Londres, où il avait trouvé refuge six mois plus tôt.

«Partout où nous regardons, de l'Afghanistan à l'économie, de la pandémie à la surveillance omniprésente, l'évidence a été rendue indicible», a-t-il encore déclaré auprès de ses interlocuteurs, estimant que le fait de ne pas se taire sur certains sujets pouvait aujourd'hui faire risquer à quiconque de devenir, comme Julian Assange, «un criminel politique [coupable] d'avoir choisi le mauvais camp». 

«Julian Assange a continuellement osé dire l'indicible face au pouvoir, c'est la raison pour laquelle il est en prison aujourd'hui», a en outre poursuivi Edward Snowden.

Julian Assange – soutenu par de nombreuses organisations de défense de la liberté de la presse et ONG de défense des droits de l'homme – risque aux Etats-Unis 175 ans de prison pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700 000 documents classés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan, impliquant des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Ses soutiens invitent les Etats-Unis à poursuivre les «criminels de guerre» plutôt que le journaliste qui a révélé leurs méfaits.