Le militaire acquitté début octobre après la mort d'un étudiant lors de manifestations contre le pouvoir en 2017 a été condamné le 22 octobre à 23 ans de prison lors d'un nouveau procès sollicité par le parquet, a annoncé le procureur général du Venezuela.
«Condamné le sergent Arli Mendez Teran [....] responsable de la mort de David Vallenilla : la peine sera de 23 ans de prison pour homicide et usage impropre d'une arme. Justice», a écrit le procureur général Tarek William Saab sur son compte Twitter.
La justice avait annulé le premier procès et annoncé l'ouverture d'une enquête contre le juge qui avait acquitté le militaire, déclenchant des protestations de plusieurs organisations de défense des droits de l'homme.
«Cette condamnation d'une personne qui a violé les droits de l'homme est très importante car elle montre avec des faits et non des paroles notre engagement à rendre la justice. Non seulement pour des affaires emblématiques comme celle de David Valenilla, mais pour toutes celles portant atteinte à la dignité humaine», a affirmé le procureur à l'AFP. Selon des images de la télévision, David Vallenilla, 22 ans, avait été blessé par de la chevrotine alors que d'autres manifestants jetaient des pierres et cocktails Molotov contre une base aérienne de Caracas.
150 membres des forces de l'ordre ont été condamnés pour des violations des droits humains depuis 2017
Une vague de manifestations contre le président vénézuélien Nicolas Maduro en 2017 avait fait au moins 125 morts dans les deux camps. La Cour pénale internationale (CPI) a ouvert en 2018 une enquête préliminaire sur de possibles «crimes contre l'humanité» de la part des autorités vénézuéliennes, notamment lors de la répression de ces manifestations. Les forces de l'ordre du Venezuela auraient fait subir à des manifestants, opposants politiques ou perçus comme tels, «de graves sévices et des mauvais traitements», avait affirmé le procureur de la CPI, Fatou Bensouda.
Le procureur général a récemment indiqué que plus de 150 membres des forces de l'ordre ont été condamnés pour des violations des droits humains depuis 2017. Début mai, Tarek William Saab a également annoncé l'inculpation de 12 membres de la Garde nationale pour la mort d'un jeune homme de 20 ans tué par un tir de grenade lacrymogène. A l'époque, les autorités avaient attribué sa mort aux manifestants. Un policier vénézuélien a aussi été condamné en mai à 25 ans de prison pour la mort d'un jeune lors d'une manifestation de 2017 à Lecheria, à 300 kilomètres de Caracas.