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Twitter assure ne pas comprendre pourquoi ses algorithmes favorisent la droite dans certains pays

Twitter a publié une étude selon laquelle les contenus de droite sur sa plateforme bénéficient, dans certains pays dont la France, d'une meilleure amplification algorithmique que ceux de gauche. La firme californienne ne se l'explique pas.

Twitter a publié le 21 octobre sur son blog une note faisant état des résultats de sa dernière étude au sujet de l'amplification algorithmique des contenus politiques sur sa plateforme.

Les tweets postés par des comptes de la droite politique reçoivent une plus grande amplification algorithmique que ceux de la gauche

Expliquant avoir centré ses recherches sur sept pays, dont la France, le réseau social américain affirme avoir analysé le phénomène sur une période de quatre mois et demi (du 1er avril au 15 août 2020), à travers des «millions de publications d'élus», et des «centaines de millions de publications d'organes d'information», toutes émanant de comptes dont la sensibilité politique a été définie par deux sociétés basées aux Etats-Unis : AllSides et Ad Fontes Media. 

«Dans six pays sur sept – tous sauf l'Allemagne – les tweets postés par des comptes de la droite politique reçoivent une plus grande amplification algorithmique que ceux de la gauche lorsqu'ils sont étudiés en tant que groupe. Les organes d'information de droite [...] bénéficient d'une plus grande amplification algorithmique que les organes d'information de gauche», peut-on notamment lire dans le compte rendu de l'étude en question.

Twitter dit vouloir remédier à la situation

Concernant l'amplification algorithmique, l'entreprise californienne explique qu'il s'agit de la portée dont bénéficient les publications étudiées dans la page d'accueil présentée par défaut aux utilisateurs de la plateforme. Le réseau social rappelle en effet que l'ordre d'apparition des contenus qui y figurent est établi selon une série de calculs lui permettant de choisir un fil d'actualités approprié, selon lui, pour chaque internaute.

Dans son rapport d'une trentaine de pages, la firme détaille les multiples démarches qu'elle a menées au sujet des comptes des politiques. En revanche, il n'est pas directement fait mention des médias que Twitter a arbitrairement décidé, depuis début août 2020, de labelliser en tant que «média affilié à un Etat», avec l'objectif revendiqué de réduire la portée des publications des structures concernées. Le réseau social américain avait par exemple attribué en septembre 2020 un tel label d'affiliation au journal français Ruptures (qui, de son côté, conteste fermement l'affiliation en question), dont les récurrentes analyses critiques de l'ultralibéralisme économique laissent poindre une ligne éditoriale plutôt à gauche. Dans sa récente étude, le réseau social assure aujourd'hui ne pas être en mesure de s'expliquer le fait que ses algorithmes favorisent plutôt la droite du spectre politique. Constatant la différence d'amplification entre les contenus de droite et de gauche, Twitter écrit en effet dans sa note : «Il est beaucoup plus difficile de répondre à la question de savoir pourquoi ce phénomène se produit.» Et le réseau social d'exprimer sa volonté de remédier à la situation en prenant en compte de futures analyses plus approfondies sur le sujet.