Ainsi que le rapporte l'AFP, le Parlement polonais a approuvé le 14 octobre un amendement à la loi nationale sur les étrangers qui légalise la pratique de refoulement à la frontière. Ce loi permet de facto d'ignorer toute demande d'asile formulée après une entrée illégale dans le pays.
En outre, le Parlement a donné son feu vert au projet gouvernemental de construire un mur pour contenir les flux humains entrants illégaux, un projet estimé à 353 millions d'euros. En effet, des milliers de migrants, originaires pour la plupart du Moyen-Orient, tentent ces derniers mois, de franchir depuis la Biélorussie, la frontière de l'UE vers la Lettonie, la Lituanie et la Pologne.
Légalisation du refoulement à la frontière
Selon le nouvel amendement, un étranger interpellé à la frontière de l'UE immédiatement après l'avoir franchie illégalement sera obligé de quitter le territoire polonais et frappé d'une interdiction temporaire d'entrée en Pologne et dans la zone Schengen pendant une période allant de six mois à trois ans.
Les autorités polonaises se sont gardées le droit de laisser sans examen la demande de protection internationale déposée par un étranger interpellé immédiatement après le passage illégal de la frontière. Sauf s'il provient directement d'un territoire où sa vie et sa liberté sont menacées.
Toujours selon l'AFP, des ONG critiquent la Pologne pour avoir imposé un état d'urgence à la frontière, qui empêche les organisations humanitaires d'aider les migrants et interdit l'accès à tous les non-résidents, y compris les journalistes.
Au total, sept personnes ont perdu la vie à cette frontière depuis cet été qui a marqué le début de l'afflux migratoire dans la région.
De son côté, l'Union européenne (UE) accuse Minsk d'orchestrer cet afflux, en représailles aux sanctions imposées par l'UE après la répression de l'opposition par le régime biélorusse.
Les migrants qui viennent massivement en Biélorussie, seraient ainsi redirigés vers les frontières de l'UE. Ils y resteraient surveillés d'une part par les garde-frontières biélorusses et de l'autre par les forces de l'ordre polonaises, lituaniennes ou lettones.
Il y a un mois, le Haut commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) s'est dit «préoccupé par les informations alarmantes» à la frontière polonaise.