Des opposants à l'obligation du pass sanitaire pour travailler, entrée en vigueur ce 15 octobre, se mobilisent à travers le pays en dressant des barrages à l'entrée des ports ou des entrepôts. Le secteur des transports et de la logistique est particulièrement concerné par ces actions : dans le transport routier, jusqu'à 30% des 900 000 chauffeurs, messagers et employés d'entrepôt ne sont pas vaccinés, a indiqué à l'AFP le patron de l'organisation patronale Confetra, Ivano Russo.
Au matin, environ 300 dockers avaient dressé un piquet de grève à une entrée du port de Gênes (nord-ouest) pour empêcher les camions de livrer, selon un photographe de l'AFP.
A Trieste (nord-est), «le port fonctionne» malgré les rassemblements d'opposants, a assuré le président de la région Frioul-Vénétie Julienne, Massimiliano Fedriga. Même constat à Naples et dans les ports de l'Adriatique, à Bari et Brindisi notamment.
A Venise, le réseau des célèbres navettes fluviales vaporetto fonctionnait lui aussi normalement, de même que les transports publics de Rome ou Milan. A Settala, près de Milan, une trentaine de salariés empêchaient l'accès à un site de la société de livraison DHL.
En vertu du texte de loi adopté par le gouvernement de coalition de Mario Draghi, tout employé n'ayant pas été vacciné ou n'ayant pas récemment guéri du Covid-19 doit montrer à son employeur la preuve d'un test négatif qu'il a lui-même payé, sous peine d'être déclaré absent et privé de salaire.
Des conseillers régionaux du Latium s'enferment dans leur bureau
Un employé qui parviendrait à se rendre sur son lieu de travail sans son pass encourt jusqu'à 1 500 euros d'amende. Comme ces deux conseillers régionaux du Latium, la région de Rome, qui se sont enfermés dans leur bureau le 14 octobre au soir pour revendiquer «le droit à travailler». «Nous avons passé la nuit ici. Nous continuons l'occupation», ont-ils indiqué ce 15 octobre au matin sur leur page Facebook. Plus de 85% des Italiens âgés de plus de 12 ans ont reçu au moins une dose, mais jusqu'à trois millions d'autres, non vaccinés, risquent de se voir refuser l'accès à leur lieu de travail.
Si les syndicats auraient préféré l'obligation vaccinale pour ne pas faire peser sur les salariés non vaccinés le coût des tests (plafonné à 15 euros par test), le patron des patrons, Carlo Bonomi, a estimé le 14 octobre au soir sur la Rai1 que «le green pass représente aujourd'hui le seul instrument capable de sécuriser les lieux de travail». A Rome, les autorités se préparent à de nouvelles mobilisations après la manifestation anti-pass sanitaire du 9 octobre qui avait dégénéré en affrontements violents. Un rassemblement est prévu à partir de 16h le 16 octobre.