Les Etats-Unis sont la «cause profonde» de l'instabilité dans la péninsule coréenne, a affirmé le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, cité ce 12 octobre par les médias officiels du pays.
Malgré les récents appels au dialogue des Etats-Unis, il n'existe aucune raison «de croire qu'ils ne sont pas hostiles», a déclaré le chef d'Etat nord-coréen le 11 octobre lors de la cérémonie d'ouverture d'une exposition consacrée à la défense à Pyongyang.
L'administration Biden a assuré à plusieurs reprises n'avoir aucune intention belliqueuse à l'égard de la Corée du Nord, ce qui laisse Kim Jong-un sceptique : «Je me demande vraiment si des gens ou des pays croient cela», a-t-il déclaré.
«Rien dans leurs actions ne permet de croire qu'ils ne sont pas hostiles», a-t-il ajouté, selon l'agence de presse officielle KCNA, tout en insistant sur le fait que les armes détenues par son pays sont destinées à l'autodéfense et ne visent aucun pays en particulier.
Le dirigeant nord-coréen s'exprimait alors que son pays a procédé ces dernières semaines à un essai de missile de croisière de longue portée et à un autre d'un missile présenté comme hypersonique.
Le premier dirigeant nord-coréen à rencontrer un président américain
En 2018, Kim Jong-un avait été le premier dirigeant nord-coréen à rencontrer un président américain en exercice. Mais les discussions sont au point mort depuis le deuxième sommet avec Donald Trump à Hanoï en 2019, qui avait échoué sur l'allègement des sanctions internationales et sur les gestes que Pyongyang était prêt à concéder en retour.
Washington a répété à plusieurs reprises sa volonté de rencontrer des représentants nord-coréens à tout moment et en tout lieu, dans condition préalable. La Corée du Sud, alliée des Etats-Unis, a renforcé ses propres capacités militaires, en testant avec succès son premier missile balistique lancé par sous-marin en septembre et en révélant un missile de croisière supersonique.
La semaine dernière, Pyongyang et Séoul ont rétabli leurs lignes de communication, en signe de réchauffement des relations pour les derniers mois en poste du président sud-coréen Moon Jae-in, favorable au dialogue.
Mais Kim Jong-un a accusé Séoul de nourrir une «ambition inconsidérée» et une attitude «illogique et à double visage». Leurs «tentatives effrénées et dangereuses de renforcer leur puissance militaire détruisent l'équilibre militaire de la péninsule coréenne et augmentent l'instabilité et le danger militaires», a-t-il ajouté.