International

La France réclame un traité entre Bruxelles et Londres sur les «questions migratoires»

Le ministre de l'Intérieur a appelé le gouvernement britannique à «tenir sa promesse» de financement pour lutter contre les flux migratoires sur les côtes françaises. Il souhaite la négociation d'un traité sur le sujet entre Londres et l'UE.

Sur la question migratoire, Gérald Darmanin a rappelé à Londres le 9 octobre «sa promesse» de financement et exige un traité avec le Royaume-Uni. «Il faut que nous négociions un traité, puisque monsieur [Michel] Barnier ne l'a pas fait lorsqu'il a négocié le Brexit, qui nous lie sur les questions migratoires», a-t-il lancé lors d'un déplacement à Loon-Plage (Nord), d'où les migrants tentent chaque jour de traverser la Manche pour rallier l'Angleterre.

La France portera ce projet lorsqu'elle exercera la présidence semestrielle de l’Union européenne en janvier, a-t-il promis. La question de ces traversées est régulièrement à l'origine de frictions entre Londres et Paris, qui se sont récemment cristallisées sur la question financière.

«Le gouvernement [britannique] n’a pas payé pour l’instant ce qu’il nous a promis», a affirmé Gérald Darmanin. «Nous appelons les Anglais à tenir leur promesse de financement puisque nous tenons la frontière pour eux», a-t-il poursuivi.

Le Royaume-Uni s'est engagé fin juillet à payer à la France 62,7 millions d'euros en 2021-2022 pour financer le renforcement des forces de l'ordre françaises sur les côtes.

Selon la presse britannique, la ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel avait cependant menacé début septembre de ne pas verser cette somme, face aux arrivées record de migrants traversant illégalement la Manche. «Cela fait plus de 20 ans que la France tient la frontière pour nos amis britanniques», a insisté Gérald Darmanin.

Il a rappelé que «des gendarmes ont été embauchés en plus [et] des moyens technologiques ont été achetés pour garder cette frontière». «Nous avons réussi à largement diminuer la pression migratoire», a-t-il assuré.