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Le Népal introduit un troisième genre dans son recensement national

Le Népal a consacré un troisième genre à l'occasion de son recensement national. La communauté LGBT espère que cette reconnaissance lui permettra d'accéder aux avantages accordés aux groupes jugés marginalisés comme le prévoient les lois népalaises.

Le Népal a introduit pour la première fois une troisième catégorie de genre dans le recensement national, donnant l'espoir à la communauté LGBT que cela ouvrira la voie à des droits supplémentaires. Le Népal a adopté en 2007 des réformes interdisant la discrimination fondée sur le sexe ou l'orientation sexuelle. 

Des fonctionnaires du Bureau central des statistiques se rendent depuis le 25 septembre dans les foyers de ce pays de 30 millions d'habitants pour leur expliquer la possibilité de cocher la case «autres», outre les genres masculin ou féminin. 

«Nous recensons la population dans la catégorie "autres" en vertu de nos engagements en faveur de l'égalité des sexes», a déclaré à l'AFP Dhundi Raj Lamichhane, directeur du Bureau des statistiques.  

«Nous avons travaillé avec des membres d'organisations LGBT cette fois-ci et nous espérons publier un résultat reflétant mieux [la réalité]», a-t-il ajouté. 

Une troisième catégorie de genre pour les documents de citoyenneté a été créée en 2013 et le Népal a commencé à délivrer des passeports incluant la catégorie «autres» deux ans plus tard. Mais les Népalais gays, transgenres et défenseurs des droits affirment que la communauté LGTBIQ (lesbiennes, gays, transgenres, bisexuels, intersexes, queer) estimée à quelque 900 000 personnes, reste confrontée à la discrimination, notamment en matière d'emploi, de santé et d'éducation.

Les militants LGBT souhaitent utiliser les futures données pour «faire du lobbying» pour défendre leurs droits

Les militants LGBT affirment que le manque de données a entravé leur accès aux avantages accordés aux groupes marginalisés et auxquels ils ont droit en vertu des lois népalaises.  

«Lorsqu'on aura les données du recensement, nous pourrons les utiliser comme preuves et faire du lobbying pour nos droits. Nous pouvons faire des demandes proportionnelles à notre effectif dans la population», a déclaré Pinky Gurung, président du groupe de défense des droits des LGBT Blue Diamond Society.  

Cependant, sur plus de 70 questions du recensement, une seule est liée au genre et les certains s'inquiètent de voir les retombées limitées.  Rukshana Kapali, militante transgenre, a déposé une requête auprès de la Cour suprême concernant la méthodologie, estimant que le recensement était «problématique [et] ne saurait refléter les données réelles de la communauté LGBT au Népal».  

Les groupes de défense des droits affirment que, par le passé, la communauté LGBT a eu peur de s'identifier et l'encouragent à être plus ouverte cette fois-ci.