Marquant la fin de l'ère Merkel, le parti social-démocrate a remporté les élections législatives en Allemagne avec 25,7% des suffrages, devançant d'une courte tête les conservateurs, selon un décompte officiel provisoire de la commission électorale fédérale ce 27 septembre.
Le camp conservateur de la CDU-CSU recueille 24,1% des voix, le plus mauvais résultat de son histoire, tandis que les Verts arrivent en troisième position avec 14,8% suivis par le parti libéral FDP avec 11,5%. Les nationalistes de l'AfD obtiennent eux entre 10 et 11%.
Dans la configuration actuelle, plusieurs solutions sont possibles pour une majorité au Bundestag, qui comptera un record de 735 députés, soit 137 de plus qu'il y a quatre ans, selon la commission électorale.
Le SPD, avec 206 députés, pourrait ainsi s'allier avec les Verts, arrivés troisième (118 députés), et les libéraux du FDP, un parti de droite (92 sièges). Alternativement, ce sont les conservateurs (196 sièges) qui pourraient gouverner avec les Verts et le FDP.
Selon un sondage de Yougov publié dans la nuit du 26 au 27 septembre, une majorité des électeurs favorise la première option. Et 43% d'entre eux estiment qu'Olaf Scholz doit devenir le prochain chancelier de la première économie européenne.
Vers un camouflet historique des chrétiens-démocrates ?
Quoi qu'il arrive, les chrétiens-démocrates subissent un revers sans précédent depuis 1949 avec au moins huit points de moins qu'en 2017, déjà un niveau historiquement bas pour les conservateurs.
Pour la première fois en 72 ans, dans une Allemagne de plus en plus fragmentée, l'union conservatrice tombe sous la barre des 30%. Ce revers jette une ombre sur la fin de règne d'Angela Merkel, dont la popularité reste au zénith au terme de quatre mandats mais qui s'est avérée incapable de préparer sa succession.
Après s'être tenue à l'écart des joutes électorales, la chancelière a multiplié ces derniers jours les meetings pour soutenir Armin Laschet, en difficulté depuis l'été. Longtemps englué à la troisième place des sondages, le SPD a effectué à partir de la mi-août une improbable remontée. Les erreurs de ses adversaires, conjuguées au quasi sans-faute de son chef de file, de tendance centriste, ont permis de faire mentir les pronostics qui promettaient à l'un des plus vieux partis d'Europe une mort lente.