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Moscou : manifestation non autorisée des communistes, qui dénoncent des «fraudes» aux législatives

Le Parti communiste russe a de nouveau organisé une mobilisation dans la capitale du pays – sans en avoir obtenu l'autorisation –, dénonçant des fraudes présumées lors des législatives. Des accusations déjà balayées par la Commission électorale.

Environ 400 personnes, «dont des représentants des médias» selon l'agence Interfax, ont participé à une mobilisation du Parti communiste de la Fédération de Russie à Moscou ce 25 septembre, un événement qui n'avait pas reçu d'autorisation officielle. Le motif : dénoncer les «fraudes» qui, selon les communistes, auraient entaché les élections législatives qui se sont tenues du 17 au 19 septembre.

La manifestation, qui a duré un peu plus d'une heure selon Interfax, s'est déroulée sans accroc. «Au cours de la manifestation, la police a demandé au public à l'aide de haut-parleurs de respecter la distanciation sociale, tout en le mettant en garde contre le caractère illégal de l'événement et la responsabilité qui incombe aux participants», rapporte en outre l'agence.

Pas d'infractions aux législatives, selon la Commission électorale

Des représentants de l'opposition, dont l'équipe de l'activiste Alexeï Navalny mais aussi des députés communistes, avaient dénoncé des fraudes présumées à l'issue de ce scrutin, évoquant selon l'AFP des bourrages d'urnes, la manipulation du vote en ligne ou encore l'exclusion d'observateurs du dépouillement. A Moscou, d'après l'agence de presse française, l'opposition a affirmé que les résultats du vote en ligne avaient été falsifiés afin de permettre d'inverser la tendance défavorable au parti au pouvoir, Russie unie, observée au moment du décompte des votes papier.

Des accusations officiellement balayées par la présidente de la Commission électorale centrale : «Je voudrais répéter encore une fois brièvement qu’à la fois au niveau de Moscou et au niveau fédéral, un groupe technique a travaillé, composé des meilleurs spécialistes dans le domaine IT, de la catégorie la plus élevée [...] il s’agit d’un travail commun qui a permis de dire qu’il n’y a pas eu d’infractions», a en effet déclaré Ella Pamfilova le 24 septembre.

Au dernier jour du scrutin, le 19 septembre, Ella Pamfilova s'était félicitée de la transparence de l'élection, rappelant que son instance recommandait aux commissions locales de reconnaître «comme nuls» les bulletins qui feraient l'objet du «moindre doute».

Ces élections législatives se sont soldées pas une large victoire du parti présidentiel, malgré un léger recul : avec 324 sièges à la Douma, contre 343 auparavant, Russie unie conserve la majorité absolue à la chambre basse du Parlement. Le parti communiste russe préserve lui sa place de premier parti de l'opposition à l'Assemblée, avec 57 députés (contre 42 jusqu'alors).