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«Donnez-moi un break» : Boris Johnson appelle la France à tourner la page du dossier des sous-marins

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé la France, en recourant au franglais, à se ressaisir après la colère exprimée par Paris à propos du pacte de sécurité conclu entre les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni.

Londres est visiblement peu affecté par les plaintes de Paris au sujet du pacte de sécurité conclu entre les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni, qui a torpillé la vente de sous-marins français à Cambera au profit de navires américains à propulsion nucléaire. «Je pense qu'il est temps pour certains de nos amis les plus chers dans le monde de "prenez un grip" à propos de tout ça», a déclaré le chef du gouvernement britannique Boris Johnson devant les caméras, lors d'une visite à Washington, francisant partiellement l'expression anglaise «get a grip» (se ressaisir).

«Donnez-moi un break» (laissez-moi souffler), a-t-il poursuivi, toujours en franglais, avant d'ajouter : «C'est fondamentalement une grande avancée pour la sécurité mondiale. Ce sont trois alliés partageant vraiment les mêmes valeurs qui se serrent les coudes et créent un nouveau partenariat de partage de technologie.»

Le partenariat stratégique pour la région indo-pacifique conclu entre Washington, Londres et Canberra, qui viserait à contrer l'influence chinoise dans la région selon l'AFP, a eu pour première conséquence la rupture d'un important contrat de fourniture de sous-marins conventionnels passé par la France avec l'Australie, au profit de sous-marins américains à propulsion nucléaire.

Pour marquer sa colère, la France a rappelé son ambassadeur aux Etats-Unis, un acte sans précédent, de même que celui en Australie, le pays à l'origine de la crise. Ce partenariat «n'est pas exclusif, il n'essaie pas d'exclure qui que ce soit. Il ne vise pas à s'opposer à la Chine par exemple», a affirmé Boris Johnson. «Il vise à intensifier les liens et l'amitié entre trois pays d'une manière qui, je pense, sera bénéfique pour les choses en lesquelles nous croyons», a fait valoir le Premier ministre. 

Le président français Emmanuel Macron s'est en outre entretenu dans l'après-midi de ce 22 septembre avec son homologue américain Joe Biden sur cette crise des sous-marins. Le ton était  semble-t-il cordial, les deux chefs d'Etat étant convenus, selon l'Elysée, de lancer des «consultations approfondies» pour mettre en place «les conditions garantissant la confiance» entre la France et les Etats-Unis afin d'atteindre leurs «objectifs communs».