International

«Pourrie jusqu'à la racine» : Israël dénonce la conférence de Durban contre le racisme

Plusieurs pays, dont la France, les Etats-Unis et Israël boycottent cette année encore la conférence de Durban, qui se déroule en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. En cause ? Des propos tenus sur l'Etat hébreu, accusé de racisme.

«Nous avons fait doubler le nombre de pays qui boycotteront Durban» : c'est par ces mots, rapportés par le média i24News, que l'ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, Gilad Erdan, s'est félicité du boycott par 31 pays de la conférence contre le racisme organisée ce 22 septembre à New York. La rencontre, qui a lieu en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, doit commémorer les 20 ans de la première conférence contre le racisme de Durban, en Afrique du sud.

Une «conférence antisémite», selon Israël

Les positions affichées par certains participants aux éditions précédentes de cette conférence n'ont pas plu à Israël. Et pour preuve, Gilad Erdan va jusqu'à évoquer une «conférence antisémite». 

«La conférence de Durban est pourrie jusqu'à la racine et tous les événements qui en découlent sont les fruits d'un arbre toxique», a ainsi commenté l'ambassadeur sur Twitter, se félicitant par ailleurs que 31 pays boycottent cette année la rencontre, «soit plus du double du nombre de pays qui l'ont boycotté par le passé». 

«Ces derniers mois, je me suis efforcé de faire comprendre au monde entier que la Conférence de Durban était fondamentalement corrompue», a encore souligné Gilad Erdan.

Parmi les pays boycottant la conférence de ce 22 septembre figurent les Etats-Unis, le Canada, l'Australie, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie ou encore la France. Absent de ce sommet pour la troisième fois, Paris s'est dit, via l'Elysée, «préoccupé par l'historique des déclarations antisémites prononcées» dans le cadre de cette conférence. 

Israël qualifié par d'«Etat raciste» par des ONG

Organisée pour la première fois en septembre 2001 à Durban, cette «conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et les diverses formes d’intolérance», avait été marquée dès ses débuts par divers incidents diplomatiques, touchant notamment au conflit israélo-palestinien.

Au cours de la première édition, réunissant les représentants de 170 Etats dans un contexte international qui s'apprêtait à être chamboulé par les attentats du 11 septembre, les délégations américaine et israélienne avaient en effet quitté la salle. En cause ? Un appel lancé par des pays arabes à assimiler le sionisme au racisme.

En parallèle de ce sommet diplomatique, le Forum des organisations non gouvernementales, regroupant plusieurs milliers d'ONG, avait adopté une déclaration dans laquelle Israël était assimilé à un «Etat raciste». Dénoncée par Amnesty international ou encore Human Rights Watch, la déclaration accusait en outre l'Etat hébreu d'«actes de génocide» envers le peuple palestinien et évoquait même une politique d'«apartheid».

La seconde édition de Durban, en 2009, avait été marquée par le boycott de plusieurs pays. Certaines nations européennes avaient même quitté la salle lors d'un discours du président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui dénonçait le «gouvernement raciste» d'Israël. 

«Après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, ils ont eu recours à l'agression militaire pour priver de terres une nation entière sous le prétexte des souffrances des juifs et de la question de l'Holocauste», déclarait notamment le dirigeant de la République islamique.