Des centaines de manifestants étaient encore mobilisés le 22 septembre à Melbourne pour protester, entre autres, contre la vaccination obligatoire dans le secteur du bâtiment. Une manifestation qui fait suite à plusieurs journées de mobilisation dans le pays au cours desquelles la police et les opposants à la politique sanitaire du gouvernement se sont parfois affrontés. Encore une fois, la police anti-émeute est intervenue et a utilisé des gaz lacrymogènes ainsi que des balles en caoutchoucs pour disperser les manifestants.
La manifestation se tenait vers le sud de la ville, devant un mémorial militaire sur Saint Kilda Road où la police a encerclé les contestataires, comme on peut le voir sur les images partagées par le journaliste d'ABC News Norman Hermant.
Une association de vétérans est montée au créneau pour dénoncer la venue du cortège au mémorial en affirmant que le site est «sacré» et que «jamais, en aucun cas, le sanctuaire ne doit être un lieu de protestation», selon un communiqué publié sur Facebook.
La police anti-émeute a encerclé le mémorial et a recouru à des tirs de balles en caoutchouc contre certains contestataires qui refusaient de quitter les lieux. Si le cortège semblait pacifique durant une bonne partie de la manifestation, les tensions ont éclaté durant cette évacuation. Plusieurs projectiles ont été alors lancées sur les policiers avant que ceux-ci ne réussissent à disperser la foule.
Des centaines de policiers étaient également présents devant le siège du syndicat Union de la construction, de la foresterie, de la marine, des mines et de l'énergie (CFMEU) qui avait été le lieu d'affrontements avec la police le 20 septembre. Des agents ont également procédé à plusieurs interpellations à cet endroit.
La classe politique unanime pour dénoncer les manifestations
Les politiques ont d’ailleurs vivement dénoncé les manifestations. Le Premier ministre australien Scott Morrison avait ainsi déclaré le 21 septembre que les manifestants avaient «un comportement inacceptable» en raison du confinement décrété. Le Premier ministre de l’Etat de Victoria a également condamné les participants en lançant que leur mobilisation était « non seulement épouvantable, mais illégale ».
La ministre de la police Lisa Neville s'est quant à elle adressée avec fermeté aux manifestants : «Si vous envisagez de venir en ville aujourd'hui pour y faire du mal, sachez simplement que la police de Victoria déploiera toutes les tactiques nécessaires pour s'assurer que vous êtes tenus responsables».
Ils ont également tous estimé que ce type d’action mettait à mal les efforts menés pour sortir de la crise sanitaire et étaient injuste envers les personnes respectant le confinement. Lisa Neville à notamment déclaré à ce propos : «nous voulons tous que ces restrictions soient levées et ce que nous avons vu hier, ce sont des gens qui étaient prêts à mettre cela en danger». Shane Patton, commissaire en chef de Victoria cité par ABC News, a affirmé pour sa part que «les risques de propagation du coronavirus sont bien réels dans ces rassemblements».
Le syndicat CFMEU n’appuiera pas les manifestants
Autre soutien que n’auront pas les ouvriers venus manifester : celui de leur syndicat. Son secrétaire victorien, John Setka, n’a en effet pas dissimulé sa colère en annonçant qu’il parcourait les images Facebook des manifestations afin d’en identifier les participants aux violences qui ont éclaté. «Notre industrie, nous essayons de la rendre sûre, nous n'avons pas besoin de crétins ivres qui pensent que jeter des bouteilles sur les gens est un bon moyen de protester », a-t-il déclaré sur ABC News. Toujours d’après lui, très peu de membres du CFMEU étaient impliqués dans les manifestations et il a estimé qu’il y avait une tentative de déstabilisations « très claire » de la part de mouvements qu’il croit d’extrême-droite, pour susciter l’atmosphère tendue que connaît Melbourne depuis plusieurs jours.