Le scandale industriel va-t-il se transformer en scandale politique ? Une chose est certaine, la révélation du Financial Times à propos de Volkswagen pourrait faire des remous.
Le quotidien économique anglais affirme ainsi que le commissaire européen à l'Environnement a averti dès 2013 ses collègues que des constructeurs automobiles truquaient des moteurs pour fausser les tests antipollution. Soit deux ans avant le scandale Volkswagen.
Si l’affaire n’a éclaté qu’après les recherches de chercheurs américains qui ont mis à jour la présence, sur les véhicules de la marque allemande, d'un logiciel permettant de fausser les contrôles officiels de niveau de pollution, l’UE était au courant depuis deux ans, affirme le Financial Times.
Le journal s’appuie, pour prouver ses affirmations, sur un échange de lettres entre responsables de l'UE. Ainsi, Janez Potocnik, commissaire à l’Environnement, mentionne le problème dans une lettre adressée en février 2013 au commissaire à la Politique industrielle Antonio Tajani. «Il y a des préoccupations répandues selon lesquelles la performance (des moteurs, ndlr) a été ajustée pour se conformer au cycle de tests, en dépit d'une spectaculaire augmentation des émissions en dehors de ce contexte», écrit Janez Potocnik, selon le journal. Sans que ces craintes ne soient suivies de mesures effectives.
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Depuis la révélation des chercheurs américains, le constructeur a reconnu que jusqu'à 11 millions de véhicules dans le monde, de marques VW et d'autres marques du groupe, étaient équipés du logiciel tricheur. Le groupe va devoir payer des milliards d'euros en coûts de rappel de véhicules et en contentieux juridiques.
Des enquêtes sur la gigantesque fraude sont ouvertes en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne et aux Etats-Unis. Et l’Europe savait.