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Visite de François en Slovaquie : «Le pape n'aime pas l'Occident» (ENTRETIEN)

Après une rencontre avec Viktor Orban en Hongrie, le pape François s'est rendu en Slovaquie, où il a réaffirmé son engagement contre le nationalisme. Une visite décryptée pour RT France par l'historien des religions Odon Vallet.

Après un rapide passage par la Hongrie pour rencontrer le Premier ministre Viktor Orban, le pape François était en Slovaquie le 14 septembre où il s'est adressé à la communauté juive locale, et a de nouveau mis en garde contre les idées nationalistes.

«Ici, devant l'histoire du peuple juif, marquée par cet affront tragique et indescriptible, nous avons honte de l'admettre : combien de fois le nom ineffable du Très-Haut a été utilisé pour commettre des actes indicibles d'inhumanité ! [...] Votre histoire est notre histoire, vos souffrances sont nos souffrances», a lancé l'évêque de Rome dans un bref discours à Bratislava.

Pour le pape, il faut «ne pas s'isoler, ni comme individu, ni comme nation»

Il s'en est également pris au nationalisme, rappelant le passé communiste de la région : «Dans ces pays, il y a quelques décennies, un seul système de pensée étouffait la liberté. Aujourd'hui, un autre système [...] vide la liberté de son sens, réduisant le progrès au profit et les droits aux seuls besoins individuels», a-t-il déclaré, en référence implicite aux voisins de la Slovaquie, la Hongrie et la Pologne, en conflit avec l'UE du fait de leur position sur l'immigration notamment.

Le pape François a ainsi insisté sur la nécessité de «ne pas s'isoler, ni comme individu, ni comme nation». L'historien des religions Odon Vallet estime que Jorge Mario Bergoglio voit «le centre de gravité de l'Europe un petit peu plus à l'Est». «Le pape n'aime pas l'Occident, il n'aime pas l'Allemagne, il n'aime pas la France, il n'aime pas l'Espagne» et «il pense que l'ère des nations est finie», estime même l'historien avant de conclure en ces termes sur la position du pape concernant cette question : «Le nationalisme c'est fini et le christianisme est universel.»