Le juge T.S. Ellis III a tranché en faveur de la NSA, affirmant que qu’il n’y avait pas assez de preuves pour «établir de façon crédible que la NSA faisait de la surveillance upstream», c’est à dire puiser dans les flux de données, en temps réel, via des équipements spécifiques permettant d'écouter à même la fibre optique et les infrastructures réseau.
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Dans le compte-rendu de 30 pages, T.S. Ellis III souligne que Wikimedia et les autres plaignants ne pouvaient prouver qu’ils étaient scrutés : «Ainsi que nous l’avons précédemment dit, bien que les plaignants aient des faits établis que la NSA faisait de la surveillance upstream sur un certain nombre de points de contrôle, ils n’ont pas prouvé que la NSA faisait de la surveillance upstream afin de copier toutes ou presque toutes les données passant par ces points de contrôle. Ceci étant, les plaignants ne peuvent que spéculer» indique le juge. Il décrit les arguments de Wikimédia comme «non convaincants», «incomplets» et «truffés de suppositions».
Wikimédia a indiqué qu’ils feraient probablement appel de la décision, ajoutant que ce cas valait le coup et qu’il n’y avait aucun doute qu’ils étaient espionnés. «Cette décision ferme les yeux sur le ferme que le gouvernement procède à des écoutes sur le réseau internet afin d’espionner des millions d’Américains», a déclaré Patrick Toomey, avocat pour l'Union méricaine des libertés civiles. «Le classement de cette plainte, qualifiée de "spéculative" est en porte-à-faux avec le nombre impressionnant d’écoutes illégales», a ajouté l'avocat.
Le système de surveillance upstream a été révélé par le lanceur d'alerte américain Edward Snowden, ancien employé de la NSA et de la CIA. Visé par un mandat d'arrêt émis par le gouvernement américain, aujourd'hui réfugié en Russie.
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