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Un homme décède après s'être immolé par le feu dans le centre-ville de Tunis

Un individu s'est immolé dans le centre-ville de Tunis le 11 septembre. Bien que ses motivations n'aient pas été établies, son geste n'est pas sans rappeler celui d'un jeune homme en 2010 qui s'était donné la mort en s'immolant également.

Un homme a succombé à ses blessures le 11 septembre après s'être immolé par le feu en plein centre-ville de Tunis, un geste qui rappelle celui du travailleur précaire tunisien qui fut le déclencheur de la révolution de 2011.

Cet homme de 35 ans «s'est immolé par le feu sur l'avenue Habib-Bourguiba, il a des brûlures au troisième degré et on l'a transféré rapidement à l'hôpital pour grands brûlés», a indiqué la Protection civile à l'AFP.

En soirée, les médias locaux, dont la télévision d'Etat, ont indiqué que l'homme avait succombé aux nombreuses blessures subies, précisant que les motivations de son acte n'étaient pas connues. Le porte-parole de la Protection civile, Moez Tria, avait précédemment indiqué qu'il souffrait de «brûlures sur tout le corps». Il avait été transporté à l'hôpital pour grands brûlés de Ben Arous, à Tunis.

Selon un témoin interrogé par l'AFP sous couvert d'anonymat, l'homme est arrivé en début d'après-midi sur l'avenue qui traverse le centre de Tunis, accompagné d'un autre, plus jeune. Ils ont tenté d'attirer l'attention de journalistes qui se trouvaient là et le plus âgé a ensuite sorti une bouteille remplie d'un produit inflammable, s'en est aspergé et y a mis le feu avec un briquet, selon ce témoin.

Un geste qui rappelle celui d'un autre individu qui s'était immolé, déclenchant la révolution en 2010

Des passants ont tenté de s'emparer du briquet mais l'homme s'est mis à courir au milieu des terrasses de cafés très fréquentées. Il a été secouru par des personnes qui ont essayé d'éteindre le feu avec les moyens du bord, avant l'intervention des pompiers.

Ce geste fait écho à celui de Mohamed Bouazizi, le vendeur ambulant de 26 ans qui s'était immolé par le feu le 17 décembre 2010, déclenchant la révolution tunisienne ayant mis fin au règne du président Zine el Abidine Ben Ali, coup d'envoi des révoltes des Printemps arabes dans d'autres pays de la région.

Le 4 septembre dernier, Neji Hefiane, un jeune homme de 26 ans blessé lors de la révolution de 2011, est mort après s'être immolé par le feu deux jours plus tôt sous les yeux de sa famille dans une banlieue populaire de Tunis, a annoncé à l'AFP sa famille le 6 septembre. Sans travail, il avait en théorie droit à une indemnisation et divers avantages en tant que «blessé» de la révolution.