«Je vous donne ma parole, du fond de mon cœur. Je suis convaincu que c'est la bonne décision, une sage décision, et la meilleure décision pour l'Amérique», a déclaré le président américain lors d'un discours solennel depuis la Maison-Blanche le 31 août. «Nous étions une nation en guerre depuis trop longtemps», a-t-il jugé ajoutant que le retrait des troupes américaines de l'Afghanistan marquait non seulement la fin de la guerre, mais aussi la fin de l'époque d'interventions militaires américaines «visant à changer d'autres pays».
Le président américain a affirmé que le choix avait été «simple» après l'accord passé par son prédécesseur Donald Trump avec les Taliban en 2020 : «Soit suivre l'engagement pris par la précédente administration et quitter l'Afghanistan, soit dire que nous ne partirions pas et renvoyer des dizaines de milliers de soldats à la guerre».
«Le véritable choix était entre le départ ou l'escalade. Je n'allais pas prolonger cette guerre éternelle et je n'allais pas prolonger le retrait éternel», a-t-il conclu sur ce sujet. L'évacuation a été endeuillée le 26 août par un attentat revendiqué par la branche afghane de Daesh, qui a tué plus d'une centaine de personnes dont 13 militaires américains près de l'aéroport de Kaboul. Dans son discours Joe Biden a mis en garde le groupe djihadiste : «Nous n'en avons pas fini avec vous». Il a promis de mener «une stratégie dure, impitoyable, ciblée et précise, qui traque la terreur là où elle se trouve aujourd'hui, pas là où elle était il y a deux décennies».
Biden critique l'armée afghane et Trump après le retrait désordonné de Kaboul
Joe Biden a également profité de son allocution télévisée pour rejeter les critiques visant sa décision de ne pas repousser le retrait définitif des Etats-Unis d'Afghanistan tout en reconnaissant que tous les ressortissants américains présents sur le sol afghan n'avaient pas pu être évacués.
Le chef de l'Etat américain a ainsi critiqué l'incapacité du gouvernement afghan déchu à organiser la riposte à l'offensive des Taliban, qui a contraint les Etats-Unis et leurs alliés de l'Otan à une évacuation humiliante. Il a par ailleurs imputé à son prédécesseur, Donald Trump, la situation actuelle.
L'accord conclu par l'administration Trump avec les Taliban a permis «la libération de 5 000 prisonniers l'an dernier, y compris certains des principaux officiers Taliban, qui figurent parmi ceux qui ont pris le contrôle» du pays, a-t-il souligné. «Au moment où j'ai pris mes fonctions, les Taliban se trouvaient militairement dans leur plus forte position depuis 2001 puisqu'ils contrôlaient près de la moitié du pays», a-t-il ajouté.