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De nombreux morts près de l'aéroport de Kaboul dans une attaque revendiquée par Daesh

Des explosions meurtrières sont survenues près de l'aéroport de la capitale afghane, ce 26 août. L'attaque, revendiquée par Daesh, aurait fait plus de 20 morts selon les Taliban et a tué 13 soldats américains d'après le Pentagone.

Dans l'après-midi du 26 août, deux explosions ont frappé les environs de l'aéroport de Kaboul. Selon la chaîne Al Jazeera qui cite des officiels taliban, il y aurait plus de 20 morts, dont des enfants. Selon le Pentagone 13 Américains ont été tués et 18 autres blessés.

Selon un nouveau bilan fourni le 27 août à l'AFP par deux responsables de l'ancien gouvernement afghan, au moins 72 personnes ont été tuées et plus de 150 blessées.

Daesh a revendiqué l'attaque meurtrière, selon le site spécialisé Site Intelligence. Le communiqué du groupe terroriste ne mentionne qu'un seul auteur d'attaque-suicide et qu'une seule bombe, mais le Pentagone a fait état de deux attentats-suicides suivis d'une fusillade. «Deux djihadistes considérés comme appartenant à Daesh se sont fait sauter à Abbey Gate, suivis par des djihadistes de Daesh armés qui ont fait feu sur les civils et les militaires», a ainsi précisé le général Kenneth McKenzie, chef du commandement central américain en charge de l'Afghanistan cité par l'AFP.

Vers minuit (heure locale) une nouvelle explosion a secoué la capitale afghane, selon des journalistes de l'AFP. Les causes de l'explosion restaient inconnues dans l'immédiat, selon l'agence, faute notamment de communication de l'administration afghane.

L'ambassadeur de France rapatrié

Les Taliban ont condamné les attentats, selon leur porte-parole. 

La France a annoncé dans la foulée du drame le rapatriement à Paris de son ambassadeur en Afghanistan pour raisons de sécurité. Il se trouvait jusqu'ici à l'aéroport de Kaboul.

A Londres, le ministère de la Défense a indiqué tenter «d'établir les faits et [...] leur impact sur les évacuations en cours». «Notre souci premier reste la sécurité de notre personnel, des citoyens britanniques et des Afghans», a tweeté le ministère. 

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a convoqué une réunion de crise, le 27 août. Soulignant que la situation restait «très risquée» à l'aéroport, le président Emmanuel Macron a annoncé que la France allait encore évacuer «plusieurs centaines d'Afghans». 

Dénonçant un «attentat terroriste», le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a souligné que la priorité «rest[ait] d'évacuer autant de gens que possible».

Craintes d'attentats depuis plusieurs jours

Des responsables américains et alliés des Etats-Unis avaient fait état ces derniers jours de menaces crédibles d'attentats-suicides autour de l'aéroport de Kaboul où un gigantesque pont aérien est organisé depuis le 14 août.

Quelques minutes avant cette explosion, le porte-parole du Pentagone John Kirby avait démenti des informations selon lesquelles les évacuations d'Afghanistan pourraient se terminer plus tôt que prévu en raison de ces menaces.

Ce 26 août, avant les explosions, des analystes en sécurité relevaient que l'activité du groupe terroriste ISKP (Etat islamique de la province du Khorasan) s'était brutalement arrêtée depuis 12 jours, signe possible qu’il préparait une opération d'ampleur, via des tirs de mortier ou des attentats-suicide, véhiculés ou individuels.

Une foule de candidats au départ à l'aéroport de Kaboul

Une foule d'Afghans se pressaient ces derniers jours à l'aéroport de Kaboul, afin de fuir le pays aux mains des Taliban.

La récente reconquête du pouvoir par les insurgés islamistes est survenue alors que les Etats-Unis et l'OTAN ont commencé en mai dernier le retrait de leurs 9 500 soldats, dont 2 500 militaires américains. Les Etats-Unis étaient intervenus en Afghanistan en 2001 en invoquant le refus des Taliban de livrer le chef de l'organisation terroriste Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.

Les Taliban sont entrés à Kaboul le 15 août, après une fulgurante offensive qui en à peine dix jours leur a permis de prendre le contrôle de pratiquement tout le pays, et d'occuper le palais présidentiel déserté par le président Ashraf Ghani, en fuite à l'étranger.