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Afghanistan : Le patron de la CIA aurait rencontré à Kaboul le fondateur des Taliban

Le directeur de la CIA aurait rencontré le nouvel homme fort d'Afghanistan, le mollah Abdul Ghani Baradar, d'après plusieurs sources concordantes comme le Washington Post. Il s'agirait d'une rencontre inédite entre les Etats-Unis et les Taliban.

Le Washington Post rapporte dans un article du 24 août que le directeur de la CIA, William Burns, aurait eu un entretien confidentiel le 23 août à Kaboul avec le mollah Abdul Ghani Baradar, vice-commandeur des croyants de l'Émirat islamique d'Afghanistan qui dirigeait auparavant le bureau politique des Taliban au Qatar. Il s'agirait de la plus haute rencontre à ce niveau entre les Etats-Unis et le régime fondamentaliste depuis son retour au pouvoir.

Le Washington Post n'a pas révélé la teneur des discussions entre le chef Taliban et le patron de la CIA mais il est probable qu'elles aient tourné autour du délai des évacuations depuis l'aéroport de la capitale afghane, où des milliers de personnes veulent fuir le retour au pouvoir des Taliban.

L'agence Reuters a également confirmé l'information en évoquant un responsable étasunien et une source proche des activités du gouvernement. Tous deux auraient parlé sous couvert d'anonymat. Un représentant de la CIA a toutefois déclaré que l'agence ne ferait aucun commentaire. La Maison Blanche n'a pas souhaité non plus répondre aux sollicitations de la part de Reuters.

L'agence a cependant également rapporté dans l'après-midi du 24 août que le porte-parole des Taliban n'était pas au courant d'une telle rencontre.

Une rencontre qui illustre la crise traversée par l'administration Biden ?

La décision du président étasunien Joe Biden de dépêcher à Kaboul William Burns – souvent présenté comme un diplomate expérimenté – témoignerait de la gravité de la crise pour son administration. Les images des évacuations précipitées à l'aéroport international de Kaboul ont largement fait le tour du monde depuis la reprise de la ville par les Taliban.

Les Taliban avaient par ailleurs averti qu'ils ne toléreraient plus ces opérations d'évacuation au-delà du 31 août. La France a cependant estimé qu'un délai supplémentaire serait nécessaire, position exprimée par la voix de son ministre des Affaires étrangères le 22 août.

Un sommet virtuel du G7 doit faire le point le 24 août sur les évacuations.