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Le Drian assure que tous les cas d'Afghans souhaitant être exfiltrés en France «sont instruits»

Dans le JDD, le ministre français des Affaires étrangères a déclaré que toutes les demandes d'Afghans souhaitant être exfiltrés en France étaient instruites. Il a également demandé aux Américains de poursuivre leur opération de sécurisation à Kaboul.

Les cas de tous les Afghans qui sollicitent les autorités françaises pour demander à être exfiltrés de leur pays tombé aux mains des Taliban sont examinés, a assuré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. «Tous les cas qui se sont manifestés, et leur nombre s'allonge de jour en jour avec des centaines de noms, sont instruits», a déclaré le ministre dans le Journal du Dimanche (JDD) le 22 août.

Depuis l'instauration du pont aérien mis en place après la chute de Kaboul le 15 août, l'armée de l'air a déjà transporté jusqu'à Paris plus de 700 personnes sur cinq vols, dont une très large majorité d'Afghans, auxquels s'ajoutent 625 personnes qui avaient été transférées entre mai et juillet en prévision de la prise de pouvoir des Taliban.

Mais de nombreuses personnes disant avoir travaillé pour des structures françaises ou des membres de la société civile ont demandé à être exfiltrées, alors que la situation à Kaboul est tendue et que l'ambassade s'est repliée sur l'aéroport, cerné d'une foule d'Afghans qui souhaitent quitter le pays.

Le Drian demande aux Etats-Unis de poursuivre leur opération d'évacuation

Organiser les rotations du pont aérien représente, selon Jean-Yves Le Drian, «un effort rendu très complexe par la situation de chaos». «Notre seul problème, c'est l'accès jusqu'à l'aéroport, avec les checkpoints talibans, puis l'entrée dans l'aéroport où c'est le chaos avec plus d'une dizaine de milliers de personnes qui se pressent à ses portes», a ajouté le ministre.

Dans ces conditions, «tant que l'aéroport reste ouvert, tant que nos personnels y sont en sécurité, nous restons. Notre responsabilité morale collective est de faire en sorte que les Afghans menacés en raison de leurs engagements antérieurs soient évacués», a-t-il encore estimé.

A cet égard, il a exhorté les Etats-Unis, qui tiennent l'aéroport, à poursuivre leur opération. «Je leur ai demandé, avec beaucoup de mes collègues, qu'ils prennent leurs responsabilités en faisant en sorte de permettre et de faciliter l'évacuation de l'ensemble des ressortissants et des auxiliaires afghans mais aussi, au même niveau, de l'ensemble des Afghans dont la vie est menacée. Et que la coordination avec les alliés s'opère de façon plus efficace et plus renforcée. Ceci suppose que l'opération en cours se poursuive le temps nécessaire», a fait valoir le ministre.

Sur le front diplomatique, le ministre français a répété qu'il attendait que les Taliban remplissent certaines conditions avant de pouvoir prétendre à une reconnaissance internationale, «faute de quoi, l'Afghanistan deviendrait un Etat-paria».