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Afghanistan : la Turquie ne pourra pas supporter «un fardeau migratoire supplémentaire»

A l'issue d'un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président turc Recep Tayyip Erdogan a reproché à l'Union européenne d'être «évasive» quant aux possibilités de révision de l'accord migratoire signé en 2016.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé le 21 août que son pays ne pourrait supporter «un fardeau migratoire supplémentaire» provenant de l'Afghanistan à la suite de la prise de pouvoir des Taliban, lors d'un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel.

«Une nouvelle vague migratoire est inévitable si les mesures nécessaires ne sont pas prises en Afghanistan et en Iran. La Turquie, qui accueille déjà 5 millions de réfugiés, ne peut supporter un fardeau migratoire supplémentaire», a-t-il affirmé à Angela Merkel, selon un communiqué de la présidence turque.

Erdogan a aussi reproché à l'Union européenne d'être «évasive» à propos de la demande de la Turquie de réviser un accord passé en 2016 entre Ankara et Bruxelles pour stopper l'afflux de migrants. Signé après la crise migratoire de 2015, cet accord prévoit le renvoi des îles grecques vers la Turquie des migrants irréguliers, accompagné d'une aide financière pour l'accueil des réfugiés.

Des réserves sur l'application de l'accord UE-Turquie

Mais Ankara reproche régulièrement à l'UE de ne pas entièrement respecter cet accord, notamment concernant l'accélération du processus d'adhésion de la Turquie à l'UE et la libre circulation des citoyens turcs. «L'approche évasive de l'UE pour répondre à l'attente justifiée de la Turquie concernant l'actualisation de l'accord de 18 mars a un impact négatif sur la coopération potentielle dans le domaine des migrations», a affirmé le chef de l'Etat turc. Recep Tayyip Erdogan a aussi estimé qu'il serait «irréaliste» pour l'UE d'avoir des attentes supplémentaires de la part de la Turquie en matière d'accueil des migrants tant que l'accord précité ne sera pas entièrement appliqué.

La chancelière Angela Merkel a de son côté déclaré que l'évacuation d'Afghanistan des personnes nécessitant une protection restait «la priorité absolue». Les deux dirigeants ont convenu d'une «coopération étroite pour soutenir le travail des organisations internationales, en particulier les agences d'aide aux réfugiés de l'ONU, en Afghanistan et dans les pays voisins», a ajouté une porte-parole de la dirigeante à Berlin.