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Algérie : 61 suspects arrêtés pour le lynchage d'un homme accusé à tort de pyromanie en Kabylie

61 suspects ont été arrêtés pour le lynchage d'un homme accusé à tort de pyromanie en Kabylie, région ravagée par des feux de forêt, selon la police algérienne qui a imputé le meurtre à une «organisation terroriste». 

Dans un communiqué, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) algérienne a fait état le 17 août de l'arrestation de 25 nouveaux suspects dans plusieurs préfectures du pays, dans l'affaire du lynchage en Kabylie d'un homme accusé à tort de pyromanie, après une première série d'interpellations.

Selon le communiqué, une enquête préliminaire a permis l'arrestation au total de 61 suspects «impliqués à différents degrés dans l'homicide, l'immolation et la mutilation d'un cadavre, la destruction de biens et la violation d'un siège de police». La police a imputé le meurtre à une «organisation terroriste».

Originaire d'une autre région, Djamel Ben Ismaïl, âgé de 38 ans, s'était porté volontaire dans le village de Larbaa Nath Irathen, près de Tizi Ouzou, pour aider à éteindre les incendies qui ont fait au moins 90 morts en moins d'une semaine. Après avoir entendu qu'on le soupçonnait d'avoir mis le feu à la forêt, il s'était rendu à la police.

Des images relayées par les réseaux sociaux ont montré une foule entourant le fourgon de police et extirpant l'homme du véhicule. Djamel Ben Ismaïl a ensuite été battu puis immolé tandis que des jeunes prenaient des selfies devant le cadavre.

Selon les autorités, la majorité des incendies qui ont frappé la Kabylie, région berbérophone, sont d'origine criminelle. Elles ont pointé du doigt la responsabilité du mouvement indépendantiste kabyle. 

L'enquête a permis de «découvrir qu'un réseau criminel, classé comme organisation terroriste», était derrière les incendies, de l'aveu de ses membres arrêtés, selon la police.

Certains des suspects ont avoué, selon des témoignages diffusés le 17 août par les télévisions, appartenir au MAK, qui a été catalogué comme terroriste en mai dernier, ainsi que le mouvement islamo-conservateur Rachad. Né dans le sillage du «Printemps kabyle» de 2001, le MAK est une des bêtes noires des autorités, qui l'accusent de visées séparatistes.